Histoire XII

Un article de Caverne des 1001 nuits.

Vous expliquer très exactement comment je l'avais rencontrée ? Tout cela est très difficile. Et puis je ne souviens pas très bien. Au British Museum, peut-être. Oui, c'est cela. Un quiproquo en fait. Quand Sir Arthur l'avait raconté, j'avoue que je ne l'avais pas cru. Mais tout cela est si loin.
J'étais devant une des nombreuses momies égyptiennes du musée. Elle est arrivé derrière moi et m'a adressé la parole d'une façon si naturelle que, même maintenant, je ne puis affirmer que je ne l'avais pas connue auparavant. Toujours est-il que je ne la reconnus point et que je lui parlai comme on parle à une étrangère. Je crois me souvenir qu'elle me proposa un onguent pour soigner une vilaine blessure que je m'était faite au bras en m'accrochant à un loquet acéré. Peu après, elle était dans mes bras comme si elle eut été ma femme depuis des mois. Nous cheminions dans les allées du musée. Le monde changeait autour de nous. Plus chaud. Plus sec. Plus sableux. Plus lumineux. Le Nil nous aveuglait de soleil et les statues s'inclinaient à notre passage. Ses yeux fardés me firent comprendre que le jour ne tarderait pas à s'achever et, à mesure que la nuit progressait, j'étais dans se bras, je la parcourais, la goûtais, l'aimais. La felouque dérivait selon les désirs des dieux attentifs. Puis soudain, il y eut un choc.
Je me réveillai dans un lit d'hôpital. On me raconta que j'avais traversé un vitrine du musée pour tomber dans les bras d'une momie. L'idée même me donnait la chair de poule. Et tous riaient de la mésaventure qui m'était arrivé. Mon bras était cicatrisé. Un léger goût amer restait délicieusement dans ma bouche.


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