Quatrains d'al-Zeituni, Livre I, quatrains XXI à XXXIII

Un article de Caverne des 1001 nuits.

XXI.
Chaque coup de vent et c’est un nouveau vol d’insectes
Chaque brise odorante et c’est un chant d’oiseaux
Chaque instant est le miroir de mon âme
Où le chemin à suivre est semé d’embûches


XXII.
Je n’emprunte pas les sentiers de la certitude
La seule certitude ici bas est Lui
Je me ravis des secondes qui passent dans Sa gloire
Sa lumière n’est-elle pas un assez grand phare dans ma nuit ?


XXIII.
Le parfum de l’Aimée volette autour de moi
Le zéphyr de Sa peau est mille enivrements
Ce sourire de l’âme qui me La fait voir
Quand Elle sert le nectar de Ses ongles nacrés


XXIV.
O mirages, plus je vous chasse et plus vous changez
J’en ai terrassé beaucoup mais vos frères suivent
Vous peuplez le chemin vers Lui
Mais je vous aime aussi car vous me faites homme


XXV.
Parfois, je rate une marche du Grand Escalier
Je me retrouve plus bas Zeitoun en abîme
L’âme froissée a perdu ses repères
Puis la marche revient et je Le remercie


XXVI.
Parole magique chargée d’ambre et de musc
Parole inutile et porteuse de faux sens
Parole pleine et creuse de Sa présence de lumière
Je t’aime ô Verbe, saintes arabesques sur mon Coran


XXVII.
La lumière du discernement
Est comme une pierre précieuse
Elle ne s’achète pas mais se révèle
Je ne peux forcer Tes portes closes


XXVIII.
Je laisse le soin à ma Bien-Aimée d’être la source
J’abandonne mes désirs progressivement pour Son regard
Je La crains et L’aime
J’honore Son jardin de roses lorsqu’il m’est ouvert


XXIX.
Combien le souffle de Son âme est parfumé
Combien l’extase est comble dans Sa réalisation
Comme l’alchimie est complète dans l’océan de Son amour
Je cours comme le ruisseau m’abîmer en Lui !


XXX.
Que m’importent les bassesses d’autrui et les contingences
La seule contingence est en Lui et par Lui
Dans chaque seconde Il est là et me regarde
Rien que de L’évoquer et les larmes me montent et mes poils se hérissent !


XXXI.
Tout peut changer autour de moi
Car tout change toujours et tout plafond finit par s’écrouler
Mais il est une chose qui ne changera jamais
L’amour pour le Bien-Aimé est de tous temps en tous lieux


XXXII.
Regarde en toi Zeitoun ta propre corruption
Tu es ton premier juge et le Tout Miséricorde est le Seul
Souris lorsque tu vois ta propre souillure
Aie pitié de toi, travaille pour un de Ses sourires


XXXIII.
Un jour, ils s’amusent et s’entretiennent comme de vieux amis
Le lendemain, leur langue charrie le venin sur l’être adoré
Est-ce donc cela le chemin à suivre ?
Si je ne les juge pas, j’en tire une leçon


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