Pamphlet pour une esthétique de la vie

Un article de Caverne des 1001 nuits.

Version du 21 mai 2009 à 09:36 par 1001nuits (Discuter | Contributions)
(diff) ← Version précédente | voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)

Par la présente, je déclare être adepte d'une esthétique de la vie au travers des dimensions qui vont suivre.

Sommaire

[modifier] L'esthétique de l'Art

Apprécier l'Art au quotidien, penser avec Art, faire des parallèles avec l'Art, des comparaisons, jouir de discussions passionnées sur l'Art, ne pas éprouver de limites dans les genres ou les formes d'Art, découvrir sans arrêt l'Art, savourer le moment artistique dans ses saveurs subtiles, différentes et sublimes, réaliser que l'Art est une école de modestie, d'éducation et de découverte de soi au travers des oeuvres des autres, faire de l'Art un compagnon quotidien, un référentiel permanent, une certaine idée du sublime et de la perspective de soi au sein du monde.

[modifier] L'esthétique du travail

Ne pas faire les choses à moitié, s'engager, risquer, se mettre en porte-à-faux, jouer dans le domaine professionnel, avoir de la déontologie même si les autres n'en ont pas, savoir que l'on peut toujours et doit toujours progresser, comprendre ses clients sans les mépriser, savoir partir en cas de désaccord majeur avec la direction, s'octroyer le droit de donner son avis quelque soient les conditions et les interlocuteurs mais avec les formes, critiquer de manière argumentée et se laisser critiquer de manière argumentée, tenter de convaincre encore et toujours, sourire, assumer ses décisions et ses responsabilités, apprendre des autres et apprendre aux autres.

[modifier] L'esthétique de la chair

Apprécier sur un large spectre les plaisirs de la chair, ne pas boire du vin médiocre mais du bon vin en moins grande quantité et moins souvent, s'arroger le droit de faire de midi un moment d'échange hors du monde professionnel, ne pas hésiter à goûter, à tenter, à découvrir, à éduquer son palais, inventer, participiter, être toujours disponible pour faire la fête et faire en sorte que les conditions matérielles de cette dernière soient optimales, avoir quand il faut une science pour le détail et le bon goût, savoir recevoir.

[modifier] L'esthétique de la relation avec les autres

Etre franc même si peu de gens le sont, avoir le courage de rompre une relation lorsque celle-ci ne va pas dans la direction souhaitée, accepter de même des autres, accepter les autres comme ils sont et non comme nous voudrions qu'ils soient, regarder les gens en face sans trop découvrir ses pensées dans son regard lorsque cela n'est pas nécessaire, apprendre à découvrir les autres, apprendre des autres, apprendre aux autres, faire attention aux autres sans pour autant les protéger d'un cocon illusoire, les provoquer quand il le faut, agir avec humour et discernement, user de l'ironie bien oubliée aujourd'hui pour montrer des choses désagréables, aimer les gens a priori, aimer avec passion, fuir la haine stérile, pardonner, bondir dans les relations lorsque celles-ci paraissent fabuleuses quelles que soient les conséquences, agir passionnément, sans regret et sans complexe.

[modifier] L'esthétique du jeu

Respecter son adversaire que l'on soit vainqueur ou vaincu, avoir un honneur et un fair-play dans le jeu, miser gros et accepter de perdre gros, accepter le duel en face à face à armes égales, apprécier un adversaire à sa juste mesure, aimer la joute pour le plaisir de jouter et non seulement pour le plaisir de gagner, ne pas tout sacrifier au jeu, être joueur et gentleman à la fois, apprécier ses succès pour ce qu'ils sont et non dans la mise à mort de l'autre.

[modifier] L'esthétique de l'artiste

Créer encore et toujours, beaucoup, de tout, du bon et du mauvais, cristalliser sous toutes les formes possibles chaque élan de sa sensibilité ou de son esprit, cultiver le muscle de la création, cultiver la critique en tant qu'artiste pour des raisons de revendications de choix esthétiques, développer sa sensibilité autant que son intellect, faire du prosélytisme, s'émerveiller devant les oeuvres qui nous touchent et que nous ne pourrons jamais créer, rester modeste, toujours regarder vers l'avant.

Fait à Nice, le 5 novembre de l'an de grâce 2002.

1001nuits