Quatrains d'al-Zeituni, Livre II, quatrains XXI à XXXIII

Un article de Caverne des 1001 nuits.

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XXI. O combien je peux remercier Sa Miséricorde ! Car c’est Elle qui me permet de m’amender, de repartir, Et cela à n’importe quel moment de ma vie. Car Il pardonne si j’en suis parfois encore incapable.

XXII. Ne soit pas triste si on a refusé un des présents venant de ton coeur ; Le Bien-Aimé, lui, l’a accepté. Seuls les sages se connaissent assez pour profiter d’un conseil ; Quant aux égarés, ils préfèrent la poursuite stérile des frasques de leur ego.

XXIII. Il fait reverdir l’herbe dans le jardin du monde Et la lumière en moi s’accorde sur cette pluie bénéfique Je crains l’absence de cette pluie et la sécheresse du coeur Je crains l’absence du Bien-Aimé et la damnation de cet état

XXIV. Son souffle est partout et toujours Encore faut-il que je sois assez sensible pour le sentir ou avoir été choisi Zeitoun, tu ris quand les bons que tu croises Suivent la pureté de leur coeur en ne le voyant pas en eux-mêmes !

XXV. Il m’a fait voir le jour et fait contempler Sa grandeur Il m’a donné l’intelligence du coeur et de la tête O que ne suis-je à jamais Son obligé le plus ridicule Comment oublier que ce n’est que par Lui que tout se fait ?

XXVI. Mes paroles ne valent rien face aux paroles des prophètes Mes avertissements ne valent rien face à des hommes au coeur éteint Pourtant je chante Ses louanges alors que le soleil se lève Et je les chante encore quand la nuit m’entoure de ses bras

XXVII. Derviche, regarde le lierre qui grimpe à cet arbre Il l’étouffe, le tuera et mourra avec lui Aie une prière pour les créatures-lierre S’ils ne tuent pas un autre, ils sont leur propre victime

XXVIII. Gloire à celui qui fait naître les coeurs Quel que soit leur âge, les coeurs sont souvent verts Il arrive que certains soient noirs, d’autres piqués Mais gloire à lui quand il les fait mûrir sous sa lumière !

XXIX. O Créateur des mondes, pardonne à celui qui accuse et ment Il n’a pas assez d’intelligence pour assumer ses faits et gestes Toi qui dispenses l’intelligence du coeur comme une grâce Tu montres le chemin de Tes attributs glorieux à certains seulement

XXX. Les moralistes ont toujours été des hypocrites Qui lisent aux autres une morale des choses bien littérale Ils se présentent toujours comme des « défenseurs » purs Mais leurs « combats légitimes » ne sont que des jugements

XXXI. Qui doute quand je fais un acte tendancieux ? Je disais que je douterais plus tard Mais qui me disait qu’il y aurait un plus tard ? Je ne suis rien et mes lendemains sont poussière

XXXII. Autrefois, je fus un orgueilleux qui n’avait foi qu’en lui-même Je voulais me construire une vie, un destin Quelques secondes d’attention sur le monde Il me montra combien est fausse cette illusion de maîtriser les choses

XXXII. Le destin est la volonté de Celui qui maintient toute chose J’écoute le monde dans et en dehors de moi Et reconnais la puissance de l’Amour Je suis dans Lui et par Lui et rien n’y changera </div>


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