Les vagues du temps, par Arif al-Zeituni
Un article de Caverne des 1001 nuits.
- I.
- Dans ma retraite d'ours solitaire
 
- Je parle à Dieu et je te parle
 
- J'ai pris le temps de penser, de sentir
 
- De parler avec moi-même et de parler avec Lui
 
- Et de te parler
 
- Les choses sont plus claires à présent
 
- Il fut un temps où je fuyais
 
- Il fut un temps où j'étais seul
 
- Il est un temps de transformation
 
- Un temps dont j'ai besoin
 
- Un temps scandé par les vagues de ma proximité à Dieu
 
- Tantôt si proche tantôt si lointain
 
- Dans ma retraire monacale
 
- Je ris de moi et puis du monde
 
- Je ris de ce grand parchemin ouvert que je suis
 
- Et qui n'est lu que par Lui
 
- Les autres étant hermétiques aux symboles gravés
 
- Et toi étant comme la marée
 
- Tantôt si proche tantôt si lointaine
 
- Il fut un temps où je te trouvai
 
- Un temps béni de Dieu où je trouvai
 
- Celle que j'avais si longtemps cherchée
 
- Un temps dont j'avais besoin
 
- Un temps scandé par le flux et le reflux
 
- De ma passion pour Lui
 
- Quand je regarde la mer
 
- Je me dis que je suis peut-être le seul à regarder
 
- Ces vagues-là s'échouer devant mes yeux
 
- Que d'autres vagues les suivront
 
- Jamais identiques que je ne verrai pas
 
- Et qu'il y aura encore des vagues à cet endroit
 
- Quand Il m'aura rappelé vers lui
 
- Je suis serein et interrogatif
 
- Je n'ai pas tout réglé certes non
 
- Au contraire de toi dont le centre de gravité
 
- Est stabilisé
 
- Le mien oscille
 
- Mais je le vois
 
- Je sais que je naviguerai en eaux troubles
 
- Pendant quelques temps encore
 
- II.
- Je pense parfois à des personnes
 
- Refusant leur destin leur sort de serviteur
 
- L'unique sort qui est le mien
 
- Ils se construisent un enfer
 
- Ils nagent dans l'eau méphitique
 
- Ils s'y complaisent
 
- J'ai été jadis proche d'eux
 
- Mais une Main m'a secouru
 
- Ils raillent Dieu mais sont si mesquins
 
- Dès qu'ils ont compris que l'autre était différent
 
- Dure loi de ce bas monde
 
- Loi que j'accepte tout en tentant
 
- De ne pas trop m'y exposer volontairement
 
- Là encore la conscience est fraîche
 
- Fille de Sa lumière
 
- Fille de Sa grandeur
 
- Miracle
 
- Ils me parlent pour me convaincre
 
- Mais ils ne peuvent pas me convaincre
 
- Mon cœur a été touché par Lui
 
- Par Sa magnificence
 
- Comment ma raison pourrait se plier
 
- A leur raisonnements
 
- Alors qu'ils ne veulent que m'asservir
 
- Que me faire partager
 
- Leur esclavage
 
- L'athée se proclame libre
 
- Enchaîné qu'il est à sa tête
 
- Enchaîné qu'il est par de plus intelligents que lui
 
- Ma chaîne est d'or car elle me lie à Lui
 
- Elle est faite d'amour
 
- Elle brille d'une lueur pure
 
- Elle est évidente pour ceux qui savent
 
- Mystérieuse ou folle pour les autres
 
- Que m'importent les jouets matériels de ceux-là
 
- Leur confort de vie leur petitesse d'âme
 
- Dussé-je attendre que Dieu me parle encore toute ma vie
 
- Je le ferai avec joie
 
- Je n'appartiens pas aux enfers qu'ils vivent
 
- Aller vers Dieu
 
- O orgueilleux que j'étais
 
- C'est être capable un jour d'écouter son cœur
 
- Ce n'est pas un choix
 
- Aller vers Dieu n'est pas immédiat
 
- N'est pas volonté
 
- C'est Lui qui décide
 
- Et plus rien alors n'a le même sens
 
- Quand Sa lumière vous touche
 
- Ceux qui ne donnent pas de leçons
 
- Que Dieu ait pitié d'eux
 
- Sans doute gardent-ils dans leur humilité
 
- Une place pour Lui
 
- Même sans le savoir
 
- Ceux qui donnent de grandes leçons
 
- Ne veulent qu'enchaîner les autres à leur joug
 
- Pour se sentir moins seuls
 
- Dans le vide de leur non existence
 
- Qu'ils gardent leurs modèles froids
 
- Mon chemin est tracé
 
- Il est solitaire peut-être
 
- Dans le monde matériel
 
- Mais il est sans retour
 
- III.
- La mer œuvre de Dieu
 
- Incompréhensible de par sa taille énorme
 
- Luisante de mille beautés
 
- Est juste une goutte de la bonté de Dieu donné à nos regards
 
- Elle nous montre les déchaînements de l'âme humaine
 
- Je suis et fut méditerranéen
 
- C'est cette mer ma patrie terrestre
 
- Toute distance m'éloigne du berceau des prophètes
 
- Comme les montagnes disparaissent au loin à l'horizon
 
- Cette mer est là avec ses flux et reflux
 
- Stable comme mon âme
 
- Tintant au diapason de Dieu
 
- Agitée parfois d'inexplicables remous
 
- Balayée soudain de tempêtes rieuses
 
- Adepte du calme des risées
 
- Cette mer devant toi est une photo de moi
 
- Sa vie excède de loin la mienne
 
- Et le soleil brillera en elle 
 
- Longtemps après ma mort
 
- Sa beauté est merveilleuse
 
- Ses profondeurs insondables
 
- Mais toi seule peux voir cela
 
- Car tu sais la regarder
 
- Toi tu as tout senti de moi
 
- Tu es la plus inoubliable
 
- Tu t'es parfois trompé sur les causes
 
- Mais jamais sur le ressenti
 
- Je chante désormais sur cette mer azur
 
- Terres de mon destin terrestre
 
- Les louanges de Dieu de m'avoir guidé là
 
- En ce soir si modeste où mon âme
 
- Chante Sa gloire
 
- La peur s'est envolée
 
- Le présent est là
 
- Je n'ai pas de futur pas de passé
 
- Je n'ai qu'un guide
 
- C'est Toi le grand Miséricordieux
 
- Je suis ton serviteur
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