Quatrains d'al-Zeituni, Livre I, quatrains I à X

Un article de Caverne des 1001 nuits.

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I. Si par bien un mauvais sort, je quittais une seconde l’aura de l’amour Pour le Bien-Aimé, âme subtile de tous tes jours Je serais alors dans l’ombre de l’éclipse de Dieu Qui, chaque jour, tant de coeurs aveugles entoure.

II. J’ai tant entendu parler les champions de la raison Je les ai vu s’enliser dans de froides abstractions Les mots comme les corps sont devenus poussière Oubliées les vérités d’hier et dissoutes leurs passions

III. Derviche ô ami qui te nourris de Sa lumière Passe ton chemin quand le jaloux te jette une pierre Il envie ta liberté et le vin qui t’enivre Il voudrait tout à coup que tu cesses de vivre

IV. Ma poussière une fois tamisée par le vent des déserts Rejoindra les poussières des rois et des ancêtres Personne ne les regrette à présent, ils se sont dissous Lui m’a fait venir, Il me fera partir aussi

V. L’avant tenait mes pieds dedans la tombe « Meurs avant de mourir » j’aurais dû l’entendre Mais les schémas sont de vieux habits noirs et collants Qui avaient mangé mon coeur devenu suspicieux

VI. O affres de l’angoisse, je vous côtoyais jadis J’aurais pu vous contraindre et vous nier et vous subir Comme tant de créatures se tourmentant aveuglément Mais Sa Lumière est venue comme un nectar enivrant

VII. Une pluie de Lumière en plein soir Une Aube de Connaissance au crépuscule Et Zeitoun qui reste là, minuscule et ivre Sans parole pour décrire l’indescriptible

VIII. Qui a dit que les anciens étaient sages ? Quelle est cette suffisance que la plupart affichent ? On peut passer une vie sans être sur la Voie Ou comme Ibn Arabi être sage à quatre ans

IX. Mon maître écoute toujours patiemment Il voit les rouages et les schémas figés Souvent il ne dit rien car il ne serait pas compris Des êtres pleins d’opinions sur lui et sur les choses

X. Ils viennent à moi emplis de conseils et de bonnes intentions Ils voudraient que j’oublie mes délires mystiques Ils me parlent comme si j’étais à plaindre Eux qui malgré leurs béquilles ont tant besoin de Lui


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