L'homme de Dieu, par Ibrahims Kone

Un article de Caverne des 1001 nuits.

(Différences entre les versions)
Version du 23 juillet 2007 à 18:18 (modifier)
1001nuits (Discuter | Contributions)
m (a renommé L'homme de dieu, de Ibrahims Kone en L'homme de Dieu, de Ibrahims Kone)
← Différence précédente
Version actuelle (4 août 2007 à 09:52) (modifier) (défaire)
1001nuits (Discuter | Contributions)

 
(6 révisions intermédiaires masquées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
-:Vertige 
-:Je suis encore pris dans leurs mains dévotes 
-:Ils veulent m’entendre leur accorder mon vote+:Il était majestueux et superbe dans sa tenue blanche
 +:Du haut de l’autel il parlait aux fidèles
 +:Le doigt pieusement levé vers le ciel
 +:Le chapelet pendu au cou, le coran serré contre la hanche
-:« Qui de Dieu et de Satan préfèrent tu ? » 
-:« Satan », c’est la réponse que je donne sans hésiter+:Il leur parlait de l’enfer, du purgatoire et du châtiment
 +:Du coin de l’œil il observait la peur qui sévissait
 +:Sur les visages exsangues de la foule qui frémissait
 +:Satisfait, il étouffait sous ce chaleureux sentiment
-:Puisque leur dieu est comparable avec Satan, son héritier 
-:Je le renie même si je dois être abattu +:C’était un bel homme qui sans doute irait au paradis
 +:Sa barbe enduite de henné pendait jusqu’à la poitrine
 +:La blancheur de ses habits reflétait comme une vitrine
 +:La lumière vive du soleil qui aveuglait les plus hardis
-:Ils adorent la frêle feuille qu’ils tiennent en main 
-:Oubliant la tablette dont elle n’est qu’un des reflets+:C’était un homme très proche de Dieu
 +:Une marque noire sur son front dégarnis
 +:Trahissait les nombreuses prières de jour et de nuit
 +:Et faisait de lui en ce lieu l’être le plus pieux
-:Satisfaits ils prétendent attendre le coup de sifflet 
-:Le signal du départ vers l’éternel demain+:« Je vous dis en vérité » disait- il
 +:« Dieu est très dur en châtiment et rancunier... »
 +:« Sauf pour moi bien sûr » pensait-il
 +:Puisque les offrandes affluaient dans le panier
-:Coffre fort, comptabilité, tous des contrebandiers 
-:Ils oublient que cette banque est tenue par un infaillible financier +:Son Dieu dont l’un des noms est pourtant miséricorde
 +:Prenait des allures d’un singulier solitaire
 +:Qui selon son humeur refuse ou accorde
 +:Le pardon d’un péché innocent ou volontaire.
-:Comment peuvent – ils faire de la créature l’égal du créateur ? 
-:Tout se comptabilise, le nombre de prière, les largesses ;+{{Kone|Etrange|Précédent|Vertige|Suivant}}
- +
-:Le nombre des pierres lancées à Satan le manipulateur+
- +
-:Il refuse le discernement et la divine sagesse+
- +
-:Se contentant de récits que ferait un bon perroquet+
- +
-:Ils sont ivres de haine, et blasphèment entre deux hoquets +
- +
-:Attribuant à ceux-ci des places au paradis,+
- +
-:Ils condamnent ceux là à vivre en enfer+
- +
-:Ils ont compris la belle lecture à l’envers+
- +
-:Ce sont eux que l’on nomme érudits +
- +
-:Mon Dieu à moi est plein de miséricorde+
- +
-:Il est ALLAH, sans associé et n’a pas d’égal+
- +
-:La science et le discernement, il accorde+
- +
-:Sa générosité est sans limite, il est le bien, il est le mal+
- +
-:Nous parcourons sa science selon la capacité de notre monture+
- +
-:Et Satan est sans aucun doute l’une de ses tristes montures. +
- +
-[[Ibrahims Kone|IBN AKIM HERO]]+
- +
-[[Catégorie:Poésie en langue française]]+
-[[Catégorie:Ibrahims Kone]]+
-[[Catégorie:Poésie soufie]]+
-[[Catégorie:Sénégal]]+

Version actuelle


Il était majestueux et superbe dans sa tenue blanche
Du haut de l’autel il parlait aux fidèles
Le doigt pieusement levé vers le ciel
Le chapelet pendu au cou, le coran serré contre la hanche


Il leur parlait de l’enfer, du purgatoire et du châtiment
Du coin de l’œil il observait la peur qui sévissait
Sur les visages exsangues de la foule qui frémissait
Satisfait, il étouffait sous ce chaleureux sentiment


C’était un bel homme qui sans doute irait au paradis
Sa barbe enduite de henné pendait jusqu’à la poitrine
La blancheur de ses habits reflétait comme une vitrine
La lumière vive du soleil qui aveuglait les plus hardis


C’était un homme très proche de Dieu
Une marque noire sur son front dégarnis
Trahissait les nombreuses prières de jour et de nuit
Et faisait de lui en ce lieu l’être le plus pieux


« Je vous dis en vérité » disait- il
« Dieu est très dur en châtiment et rancunier... »
« Sauf pour moi bien sûr » pensait-il
Puisque les offrandes affluaient dans le panier


Son Dieu dont l’un des noms est pourtant miséricorde
Prenait des allures d’un singulier solitaire
Qui selon son humeur refuse ou accorde
Le pardon d’un péché innocent ou volontaire.


Ibrahims


Navigation
Précédent - Suivant