Comprendre le monothéisme

Un article de Caverne des 1001 nuits.

Le monothéisme est, à la fois, une des formes les plus répandues de religion et, étrangement, une des formes les moins connues. S'incarnant, en Occident, au travers des trois religions dites « abrahamiques », tout le monde a entendu parler des monothéismes sans pour autant comprendre de quoi il s'agissait.

Cette article est une tentative très imparfaite qui a pour but d'éclairer un certain nombre de points fondamentaux du monothéisme qui, bien que de nombreuses personnes le décrient ou s'en proclament, ne signifie pas qu'il soit compris pour autant.

Nous partirons, dans cet article, du point de vue de l'inconscient collectif, tout d'abord, pour le déconstruire afin d'arriver, derrière les voiles, à exhiber certains traits fondamentaux du monothéisme. Dans cet exercice, périlleux, nous ferons de notre mieux pour comprendre, dans la plus grande tolérance pourquoi certains fervents d'un des monothéismes et leurs détracteurs, se situant sur le même référentiel faussé, se trouvent la plupart du temps, dans l'erreur et l'incompréhension la plus complète.

Le monothéisme dans l'inconscient collectif français

Le monothéisme français est essentiellement vu au travers du catholicisme, un catholicisme qui dénigre le judaïsme dans la mesure où, schématiquement, celui-ci ne reconnaît pas Jésus comme le fils de Dieu.

L'histoire de France et les traumatismes de l'inconscient collectif

L'histoire de France est marquée par une longue série de traumatismes de l'inconscient collectif, faisant de notre pays un pays à consonance névrotique[1] dont la culture reste celle du combat[2] et non du dialogue.

Nous citerons, comme exemples de ces traumatismes majeurs :

  • les guerres de religions et le massacre de la Saint-Barthélémy,
  • les Lumières,
  • la Révolution Française,
  • les deux guerres mondiales,
  • la pensée communiste,
  • la pensée de la génération baby boom.

Nous allons très brièvement aborder chacun de ces points dans la suite de l'article, où la contextualisation de la pensée issue de l'inconscient collectif actuel paraît plus que requise.

La rupture des Lumières vis-à-vis du passé de la France

Les « Lumières », que l'on nous présente souvent d'une manière biaisée, peuvent être vues comme un des premiers traumatisme de l'inconscient collectif français. Rompant avec un passé déclaré indigne, attardé, reculé, barbare, le Moyen Age, les philosophes des Lumières vont chercher chez les grecs (la plupart du temps au travers de traductions provenant de l'arabe) la source de la revivification de la pensée philosophique.

Il convient de noter que, de par l'approche de la gent philosophique de l'époque, les Lumières constituent le premier grand « refoulement historique de grande ampleur » caractérisant l'« esprit français ». Rompant avec des siècles d'un passé plus qu'agité, les philosophes s'inventent une filiation grecque qu'ils plagient avec plus ou moins de succès. Cette volonté de « repartir à zéro » est motivée par des constats qui, de nos jours encore, sont bien vivants dans l'inconscient collectif français. Ces constats visent à remettre à plat une réflexion philosophique et scientifique basée sur d'autres fondations que celles que vante le joug catholique de l'époque, insinué jusque dans la monarchie française.

Les guerres de religion ne semblent pas loin et le leitmotiv « tuer au nom de Dieu » n'a pas laissé de marbre une catégorie d'intellectuels soucieux de faire la part des choses entre les discours religieux et la réflexion « libre », c'est-à-dire dégagée d'une gangue de pensée pré-formatée, venant des discours moraux catholiques, en décalage constant par rapport aux actes des dites instances religieuses.