Aphorismes III
Un article de Caverne des 1001 nuits.
Le premier problème métaphysique est la représentation. Sans avoir approximé une solution à ce problème, les autres interrogations philosophiques se fissurent en vices de forme.
La personnalité de l’homme est une illusion. Les principes en lesquels il croit ne fondent pas son être, mais le masquent.
Avoir un nom, c’est le premier mensonge, le premier référencement, le premier pas social. Rares sont ceux qui peuvent en changer ou même en désirer un autre.
Une proposition à plus de trois variables est, soit une erreur conceptuelle, soit hors de portée de l’esprit humain.
Les hommes et les femmes se regroupent dans un nombre fini, de cardinal faible, de catégories.
Toute mésentente dans l’autorité incite à la désobéissance.
Un travers courant des philosophes actuels est de politiser l’oeuvre d’un philosophe du passé pour le ramener à la compréhension du plus grand nombre et se rendre ainsi abordable.
Les calques qui nous servent à voir les autres déforment selon nos propres travers.
L’homme aime à se croire partie prenante à des enjeux cosmiques. On peut appeler cela la motivation.
Rien n’est mieux que l’expérience silencieuse et humble pour renouveller l’inspiration.
Le printemps de l’âme se renouvelle moins sûrement que les saisons.
On garde toujours des tics provenant d’étapes difficiles de son passé.
Il faut vivre dans un pays chaud pour apprécier une brise ombragée.
La régularité des choses est un de nos plus grands conforts. Néanmoins derrière cette routine, se dresse le spectre de notre fin, aussi inutile que notre vie.
Une solution artificielle aux affres de la métaphysique : faire de la nouveauté une habitude.
La nouveauté est un leurre.
Il n’y a plus de grands compositeurs d’opéras.
Quel plaisir de réfléchir au sein des hermétiques !
Oh combien il est difficile de structurer sa pensée !
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