L'hindouisme, par Swami Vivekananda
Un article de Caverne des 1001 nuits.
Version du 27 avril 2008 à 09:17 (modifier) 1001nuits (Discuter | Contributions) m ← Différence précédente |
Version du 25 mai 2008 à 08:01 (modifier) (défaire) 1001nuits (Discuter | Contributions) m Différence suivante → |
||
Ligne 104 : | Ligne 104 : | ||
[[Catégorie:Draft]] | [[Catégorie:Draft]] | ||
+ | [[Catégorie:Traduction]] |
Version du 25 mai 2008 à 08:01
Titre original : PAPER ON HINDUISM
Texte lu au Parlement des Religions, Chicago, le 19 septembre 1893.
Trois religions sont actuellement présentes dans le monde et nous viennent des temps préhistoriques : hindouisme, le zoroastrisme et le judaïsme. Elles ont toutes reçues de formidables chocs et toutes prouvent, par leur survie, leur force intérieure. Mais, alors que le judaïsme a échoué dans l'absorption du christianisme et a été chassé de son lieu de naissance par sa fille conquérante, et alors qu'une poignée de parsis est tout ce qui reste pour raconter l'histoire de leur grande religion, les sectes naquirent les unes après les autres en Inde paraissant secouer la religion des Védas dans ses fondements. Mais, comme les vagues d'un tsunami arrivant sur le rivage, l'eau ne fuit que l'espace d'un instant avant de retourner dans un flot mille fois plus vigoureux absorbant tout ; quand le tumulte de la précipitation se terminait, les sectes étaient invariablement prises dans le flot, absorbées, et assimilées par l'immense corps de la foi mère.
Depuis les hauts sommets de la philosophique védique, auxquels les dernières découvertes scientifiques semblent faire écho, jusqu'aux basses conceptions de l'idolâtrie parée de sa mythologie polymorphe, de l'agnosticisme des bouddhistes jusqu'à l'athéisme des jaïnistes, chacun et tous ont leur place dans l'hindouisme.
C'est alors que la question surgit : où est ce centre commun vers lequel toutes ces rayons grandement divergents convergent ? Où est la base commune sur laquelle ces évidentes et manifestement désespérantes contradictions peuvent se rejoindre en paix ? Et c'est à cette question que je vais tenter de répondre.
Les hindous ont reçu leur religion au travers de la révélation, les Védas. Ils pensent que les Védas n'ont ni début ni fin. Cela peut vous sembler abracadabrant ; en effet, comment un livre peut être sans début ni fin ? Mais par l'expression "les Védas", il n'est fait référence à aucun livre. Cette expression signifie : "le trésor accumulé des lois spirituelles découvertes par différentes personnes à différentes époques". De la même façon que la loi de la gravitation existait avant d'être découverte et continuerait d'exister si l'humanité l'avait oubliée, ainsi en est-il des lois spirituelles. Les relations morales, éthiques et spirituelles d'âme à âme et entre les esprits (spirits) individuels et le Père de tous les esprits, existaient avant leur découverte et demeureraient même si nous les avions oublié.
Les découvreurs de ces lois sont nommés les Rishis, et nous les honorons comme des êtres parfaits. Je suis content de dire à cette assistance que quelques uns des plus grands Rishis furent des femmes. Nous pouvons désormais dire que si ces lois en tant que lois n'ont pas fin, elles ont dû avoir un commencement. Les Védas nous enseignent que la création est sans commencement ni fin. On dit que la science a prouvé que la somme totale d'énergie cosmique est toujours la même. Alors, s'il y eut un temps où rien n'existait, où était donc localisée cette énergie ? Certaines disent qu'elle était dans une des formes potentielles de Dieu. Dans ce cas, Dieu doit être parfois potentiel et parfois cinétique, ce qui le rendrait changeant. Or, tout ce qui change est un composé et tous les composés doivent subir un changement dénommé destruction. Alors Dieu devrait mourir, ce qui est absurde. Cela indique qu'il n'y a jamais eu un temps où la création n'existait pas.
Permettez-moi de proposer une comparaison : la création et le créateur sont deux droites, sans début ni fin, parallèles l'une à l'autre. Dieu est la providence toujours active, par le pouvoir duquel les systèmes, les uns après les autres, évoluent depuis le chaos, vivent pour un certains temps avant leur destruction. C'est ce que le garçon brahmane répète tous les jours : "le soleil et la lune, le Seigneur les créa comme il créa les soleils et les lunes des cycles précédents". Et cela est en accord avec la science moderne.
Je suis ici debout, et si je ferme les yeux et tente de concevoir ma propre existence, "je", "je", "je", quel est l'idée qui se présente à moi ? L'idée d'un corps. Ne suis-je, alors, que la combinaison de substances matérielles ? Les Védas déclarent : "Non". Je suis un esprit vivant dans un corps. le corps mourra mais je ne mourrai pas. me voilà dans ce corps ; je choierai mais je continuerai de vivre. J'avais aussi un passé. L'âme n'a pas été créée, car la création veut dire une combinaison matérielle qui implique une future et certaine dissolution. Si l'âme a été créée, alors elle doit mourir. d'aucuns sont nés heureux, profitent d'une santé parfaite, ont un corps agréable, une vigueur mentale et tous leurs désirs comblés. D'autres sont nés misérables, certains sont sans main ou sans pieds, d'autres encore sont idiots et errent dans une existence de damnés. Pourquoi, s'ils sont tous créés, pourquoi un Dieu juste et miséricordieux crée l'un heureux et l'autre malheureux, pourquoi est-Il si partial ? Mais cela serait-il mieux de croire que ceux qui sotn misérables dans cette vie seront heureux dans la suivante ? Pourquoi un homme serait-il malheureux ici et maintenant sous le règne d'un Dieu juste et miséricordieux ?
Secondement, l'idée d'un créateur, Dieu, n'explique pas l'anomalie, mais exprime simplement la cruelle loi d'un être tout puissant. Il y a dû y avoir des causes, alors, avant sa naissance, pour qu'un homme soit misérable ou heureux, et ces causes sont ses actions passées.
Toutes les tendances de l'esprit et du corps ne sont-elles pas expliquées par les facultés acquises ? Nous voyons ici deux lignes parallèles de l'existence : l'une de l'esprit et l'autre de la matière. Si la matière et ses transformations répondent de tout ce que nous possédons, il n'y a aucune nécessité de supposer l'existence d'une âme. Mais on ne peut prouver que la pensée a évolué depuis la matière, et si un monisme philosophique est inévitable, un monisme spirituel est certainement logique et non moins désirable qu'un monisme matérialiste ; mais aucun de ceux-là n'est nécessaire ici.
Nous ne pouvons nier que le corps possède certaines tendances de son hérédité, mais ces tendances ne sont qu'une simple configuration physique, au travers de laquelle un esprit particulier peut agir d'une façon particulière. Il y a d'autres tendances particulières à une âme et causées par ses actes passés. Et une âme avec une certaine tendance naîtrait, par les lois de l'affinité, dans le corps qui est le plus adapté à l'expression de cette même tendance. C'est en accord avec la science, car cette dernière explique tout par les habitudes, et l'habitude se crée par les répétitions. Donc, les répétitions sont nécessaires pour expliquer les habitudes d'une âme nouvellement née. Et comme elles ne peuvent être obtenues dans cette vie présente, elles viennent nécessairement des vies passées.
Nous pouvons poser une autre question. Prenant tout ce que nous venons de dire pour acquis, comment se fait-il que je ne me rappelle rien de ma vie passée ? Cela peut être facilement expliqué. Je parle actuellement en anglais. Ce n'est pas ma langue maternelle, de fait aucun mot de ma langue naturelle ne sont actuellement dans ma conscience ; mais laissez-moi les faire venir et ils accourent. Cela montre que la conscience est seulement la surface de l'océan mental, et que dans ses profondeurs sont stockées toutes nos expériences. Tentez et luttez, et toutes vos expériences remonteront à votre conscience, même celles de votre vie passée.
L'évidence peut être démontrée de manière directe. La vérification est la preuve parfaite d'une théorie, et là réside le défi lancé au monde par les Rishis. Nous avons découvert le secret par lequel les profondeurs de l'océan de la mémoire peuvent être révélées - tentez et vous pourriez obtenir une réminiscence complète de votre vie passée.
Donc, l'Hindou croit qu'il est un esprit. Cet esprit, l'épée ne peut le percer - le feu ne peut le consummer - l'eau ne peut s'y mélanger - l'air ne peut le sécher. L'Hindou croit que chaque âme est un cercle dont la circonférence est nulle part, mais dont le centre est situé dans le corps. Il croit aussi que la mort signifie le changement de centre d'un corps à l'autre. L'âme n'est pas conditionnée par la matière. Dans son essence, elle est libre, sans attache, sainte, pure et parfaite. Mais, d'une manière ou d'une d'un autre, elle se trouve liée à la matière, et elle se pense comme matière.
Pourquoi l'être libre parfait et pur peut-il alors être en esclavage de la matière, est la question suivante. Comment l'âme parfaite peut-être s'illusionner de la croyance qu'elle est imparfaite ? Nous avons entendu dire que les Hindous évitent cette question en disant qu'elle n'a pas lieu d'être. Certains penseurs veulent y répondre en postulant un ou plusieurs êtres quasi-parfaits et en usant de grand noms scientifiques pour combler le vide. Mais nommer n'est pas expliquer. La question reste la même. Comment le parfait devient le quasiment parfait ? Comment le pur, l'absolu, peut-il changer ne serait-ce qu'une partie microscopique de sa nature ? Mais l'Hindou est sincère. Il ne veut pas s'abriter derrière des sophismes. Il est assez brave pour faire face à a question comme un homme ; et sa réponse est : "je ne sais pas. Je ne sais pas comment l'être parfait, l'âme, en est arrivé à se penser comme imparfait, comme joint et conditionné par la matière." Mais le fait est là. C'est un fait pour la conscience individuelle que chacun se pense comme un corps. l'Hindou ne tente pas d'expliquer pourquoi les gens se considèrent comme des corps. La réponse que c'est la volonté de Dieu n'est pas une explication. Il n'y a rien de plus à dire que ce que dit l'Hindou : "je ne sais pas".
Donc, l'âme humaine est éternelle et immortelle, parfaite et infinie, et la mort signifie seulement un changement de centre d'un corps à un autre. Le présent est déterminé par nos actions passées, et le futur par le présent. L'âme va progresser ou régresser de naissance en naissance et de mort en mort. Mais il y a une autre question : l'homme est-il un petit bateau dans une tempête, tantôt soulevé par la crête mousseuse d'une immense vague, tantôt anéanti dans un gouffre béant, balloté à la mercie de ses bonnes et mauvaises actions ; une épave sans pouvoir, cherchant de l'aide, dans le courant rugissant et hâtif, sans compromis, des causes et des effets ; un petit papillon sous la roue de la causalité écrasant tout sur son passage sans attendre les larmes de la veuve ou les pleurs de l'orphelin ? Le coeur s'attriste à cette idée, mais c'est la loi de la Nature. N'y a-t-il pas d'espoir ? N'y a-t-il pas de moyen de s'échapper ? étaient les pleurs qui venaient du fond du coeur désespéré. Ils atteignirent le trône de la miséricorde, et des mots d'espoir et de consolation vinrent et inspirèrent un sage védique. Il se leva devant le monde et d'une voix de cor proclama la bonne nouvelle : "Ecoutez, vous les enfants du bonheur immortel ! Vous aussi qui résidez dans les plus hautes sphères ! J'ai trouvé Celui qui est au delà de toutes les ténèbres, de toutes les illusions : en ne connaissant que Lui, vous serez sauvés de la répétition des morts." "Enfants du bonheur éternel", quel doux nom plein d'espoir ! Permettez-moi de vous appeler, frères, par ce doux nom - héritiers du bonheur éternel - oui, l'Hindou refuse de vous désigner en tant que pêcheurs. Vous êtes les Enfants de Dieu, ceux qui partagent le bonheur éternel, des êtres saints et parfaits. Vous, des divinités sur terre, des pêcheurs ! C'est un péché de nommer un homme comme cela ; c'est une diffamation contre la nature humaine. Venez, O lions, et débarrassez-vous de cette illusion que vous êtes des moutons ; vous êtes des âmes immortelles, des esprits libres, bénis et éternels ; vous êtes pas la matière, vous n'êtes pas les corps ; la matière est votre serviteur, vous n'êtes pas serviteur de la matière.
C'est ainsi que les Védas ne proclament pas une combinaison terrible de lois impitoyables, ni une prison sans fin de causes et d'effets, mais que, en tête de toutes ces lois, dans et au travers de chaque particule de matière et de force, se tient l'Un "par la commande duquel le vent souffle, le feu brûle, le nuage se transforme en pluie et la mort arpente la terre."
Et, quelle est Sa nature ?
Il est partout, le Pur et Sans-Forme, le Tout-Puissant et le Tout-Miséricordieux. "Tu es notre père, Tu es notre mère, Tu es notre ami bien-aimé, Tu es la source de toute force ; donne-nous la force. Tu es Celui qui supporte les fardeaux de l'univers ; aide-moi à supporter le petit fardeau de ma vie." Ainsi chantent les Rishis des Védas. Et comment le vénérer ? Au travers de l'amour. "Il est à vénérer comme l'être aimé, pleus cher que tout dans cette vie et dans l'autre."
C'est la doctrine d'amour déclarée dans les Védas, et voyons maintenant comment elle est complètement développée et enseignée par Krishna, que les Hindous voient comme étant une incarnation de Dieu sur Terre.
Il enseigna qu'un homme devrait vivre dans ce monde comme une feuille de lotus, qui naît dans l'eau mais n'est jamais humidifié par l'eau ; donc un homme devrait vivre dans ce monde, son coeur à Dieu et ses mains au travail.
It is good to love God for hope of reward in this or the next world, but it is better to love God for love's sake, and the prayer goes: "Lord, I do not want wealth, nor children, nor learning. If it be Thy will, I shall go from birth to birth, but grant me this, that I may love Thee without the hope of reward — love unselfishly for love's sake." One of the disciples of Krishna, the then Emperor of India, was driven from his kingdom by his enemies and had to take shelter with his queen in a forest in the Himalayas, and there one day the queen asked him how it was that he, the most virtuous of men, should suffer so much misery. Yudhishthira answered, "Behold, my queen, the Himalayas, how grand and beautiful they are; I love them. They do not give me anything, but my nature is to love the grand, the beautiful, therefore I love them. Similarly, I love the Lord. He is the source of all beauty, of all sublimity. He is the only object to be loved; my nature is to love Him, and therefore I love. I do not pray for anything; I do not ask for anything. Let Him place me wherever He likes. I must love Him for love's sake. I cannot trade in love."
The Vedas teach that the soul is divine, only held in the bondage of matter; perfection will be reached when this bond will burst, and the word they use for it is therefore, Mukti — freedom, freedom from the bonds of imperfection, freedom from death and misery.
And this bondage can only fall off through the mercy of God, and this mercy comes on the pure. So purity is the condition of His mercy. How does that mercy act? He reveals Himself to the pure heart; the pure and the stainless see God, yea, even in this life; then and then only all the crookedness of the heart is made straight. Then all doubt ceases. He is no more the freak of a terrible law of causation. This is the very centre, the very vital conception of Hinduism. The Hindu does not want to live upon words and theories. If there are existences beyond the ordinary sensuous existence, he wants to come face to face with them. If there is a soul in him which is not matter, if there is an all-merciful universal Soul, he will go to Him direct. He must see Him, and that alone can destroy all doubts. So the best proof a Hindu sage gives about the soul, about God, is: "I have seen the soul; I have seen God." And that is the only condition of perfection. The Hindu religion does not consist in struggles and attempts to believe a certain doctrine or dogma, but in realising — not in believing, but in being and becoming.
Thus the whole object of their system is by constant struggle to become perfect, to become divine, to reach God and see God, and this reaching God, seeing God, becoming perfect even as the Father in Heaven is perfect, constitutes the religion of the Hindus.
And what becomes of a man when he attains perfection? He lives a life of bliss infinite. He enjoys infinite and perfect bliss, having obtained the only thing in which man ought to have pleasure, namely God, and enjoys the bliss with God.
So far all the Hindus are agreed. This is the common religion of all the sects of India; but, then, perfection is absolute, and the absolute cannot be two or three. It cannot have any qualities. It cannot be an individual. And so when a soul becomes perfect and absolute, it must become one with Brahman, and it would only realise the Lord as the perfection, the reality, of its own nature and existence, the existence absolute, knowledge absolute, and bliss absolute. We have often and often read this called the losing of individuality and becoming a stock or a stone.
“He jests at scars that never felt a wound.”
I tell you it is nothing of the kind. If it is happiness to enjoy the consciousness of this small body, it must be greater happiness to enjoy the consciousness of two bodies, the measure of happiness increasing with the consciousness of an increasing number of bodies, the aim, the ultimate of happiness being reached when it would become a universal consciousness.
Therefore, to gain this infinite universal individuality, this miserable little prison-individuality must go. Then alone can death cease when I am alone with life, then alone can misery cease when I am one with happiness itself, then alone can all errors cease when I am one with knowledge itself; and this is the necessary scientific conclusion. Science has proved to me that physical individuality is a delusion, that really my body is one little continuously changing body in an unbroken ocean of matter; and Advaita (unity) is the necessary conclusion with my other counterpart, soul.
Science is nothing but the finding of unity. As soon as science would reach perfect unity, it would stop from further progress, because it would reach the goal. Thus Chemistry could not progress farther when it would discover one element out of which all other could be made. Physics would stop when it would be able to fulfill its services in discovering one energy of which all others are but manifestations, and the science of religion become perfect when it would discover Him who is the one life in a universe of death, Him who is the constant basis of an ever-changing world. One who is the only Soul of which all souls are but delusive manifestations. Thus is it, through multiplicity and duality, that the ultimate unity is reached. Religion can go no farther. This is the goal of all science.
All science is bound to come to this conclusion in the long run. Manifestation, and not creation, is the word of science today, and the Hindu is only glad that what he has been cherishing in his bosom for ages is going to be taught in more forcible language, and with further light from the latest conclusions of science.
Descend we now from the aspirations of philosophy to the religion of the ignorant. At the very outset, I may tell you that there is no polytheism in India. In every temple, if one stands by and listens, one will find the worshippers applying all the attributes of God, including omnipresence, to the images. It is not polytheism, nor would the name henotheism explain the situation. "The rose called by any other name would smell as sweet." Names are not explanations.
I remember, as a boy, hearing a Christian missionary preach to a crowd in India. Among other sweet things he was telling them was that if he gave a blow to their idol with his stick, what could it do? One of his hearers sharply answered, "If I abuse your God, what can He do?" “You would be punished,” said the preacher, "when you die." "So my idol will punish you when you die," retorted the Hindu.
The tree is known by its fruits. When I have seen amongst them that are called idolaters, men, the like of whom in morality and spirituality and love I have never seen anywhere, I stop and ask myself, "Can sin beget holiness?"
Superstition is a great enemy of man, but bigotry is worse. Why does a Christian go to church? Why is the cross holy? Why is the face turned toward the sky in prayer? Why are there so many images in the Catholic Church? Why are there so many images in the minds of Protestants when they pray? My brethren, we can no more think about anything without a mental image than we can live without breathing. By the law of association, the material image calls up the mental idea and vice versa. This is why the Hindu uses an external symbol when he worships. He will tell you, it helps to keep his mind fixed on the Being to whom he prays. He knows as well as you do that the image is not God, is not omnipresent. After all, how much does omnipresence mean to almost the whole world? It stands merely as a word, a symbol. Has God superficial area? If not, when we repeat that word "omnipresent", we think of the extended sky or of space, that is all.
As we find that somehow or other, by the laws of our mental constitution, we have to associate our ideas of infinity with the image of the blue sky, or of the sea, so we naturally connect our idea of holiness with the image of a church, a mosque, or a cross. The Hindus have associated the idea of holiness, purity, truth, omnipresence, and such other ideas with different images and forms. But with this difference that while some people devote their whole lives to their idol of a church and never rise higher, because with them religion means an intellectual assent to certain doctrines and doing good to their fellows, the whole religion of the Hindu is centred in realisation. Man is to become divine by realising the divine. Idols or temples or churches or books are only the supports, the helps, of his spiritual childhood: but on and on he must progress.
He must not stop anywhere. "External worship, material worship," say the scriptures, "is the lowest stage; struggling to rise high, mental prayer is the next stage, but the highest stage is when the Lord has been realised." Mark, the same earnest man who is kneeling before the idol tells you, "Him the Sun cannot express, nor the moon, nor the stars, the lightning cannot express Him, nor what we speak of as fire; through Him they shine." But he does not abuse any one's idol or call its worship sin. He recognises in it a necessary stage of life. "The child is father of the man." Would it be right for an old man to say that childhood is a sin or youth a sin?
If a man can realise his divine nature with the help of an image, would it be right to call that a sin? Nor even when he has passed that stage, should he call it an error. To the Hindu, man is not travelling from error to truth, but from truth to truth, from lower to higher truth. To him all the religions, from the lowest fetishism to the highest absolutism, mean so many attempts of the human soul to grasp and realise the Infinite, each determined by the conditions of its birth and association, and each of these marks a stage of progress; and every soul is a young eagle soaring higher and higher, gathering more and more strength, till it reaches the Glorious Sun.
Unity in variety is the plan of nature, and the Hindu has recognised it. Every other religion lays down certain fixed dogmas, and tries to force society to adopt them. It places before society only one coat which must fit Jack and John and Henry, all alike. If it does not fit John or Henry, he must go without a coat to cover his body. The Hindus have discovered that the absolute can only be realised, or thought of, or stated, through the relative, and the images, crosses, and crescents are simply so many symbols — so many pegs to hang the spiritual ideas on. It is not that this help is necessary for every one, but those that do not need it have no right to say that it is wrong. Nor is it compulsory in Hinduism.
One thing I must tell you. Idolatry in India does not mean anything horrible. It is not the mother of harlots. On the other hand, it is the attempt of undeveloped minds to grasp high spiritual truths. The Hindus have their faults, they sometimes have their exceptions; but mark this, they are always for punishing their own bodies, and never for cutting the throats of their neighbours. If the Hindu fanatic burns himself on the pyre, he never lights the fire of Inquisition. And even this cannot be laid at the door of his religion any more than the burning of witches can be laid at the door of Christianity.
To the Hindu, then, the whole world of religions is only a travelling, a coming up, of different men and women, through various conditions and circumstances, to the same goal. Every religion is only evolving a God out of the material man, and the same God is the inspirer of all of them. Why, then, are there so many contradictions? They are only apparent, says the Hindu. The contradictions come from the same truth adapting itself to the varying circumstances of different natures.
It is the same light coming through glasses of different colours. And these little variations are necessary for purposes of adaptation. But in the heart of everything the same truth reigns. The Lord has declared to the Hindu in His incarnation as Krishna, "I am in every religion as the thread through a string of pearls. Wherever thou seest extraordinary holiness and extraordinary power raising and purifying humanity, know thou that I am there." And what has been the result? I challenge the world to find, throughout the whole system of Sanskrit philosophy, any such expression as that the Hindu alone will be saved and not others. Says Vyasa, "We find perfect men even beyond the pale of our caste and creed." One thing more. How, then, can the Hindu, whose whole fabric of thought centres in God, believe in Buddhism which is agnostic, or in Jainism which is atheistic?
The Buddhists or the Jains do not depend upon God; but the whole force of their religion is directed to the great central truth in every religion, to evolve a God out of man. They have not seen the Father, but they have seen the Son. And he that hath seen the Son hath seen the Father also.
This, brethren, is a short sketch of the religious ideas of the Hindus. The Hindu may have failed to carry out all his plans, but if there is ever to be a universal religion, it must be one which will have no location in place or time; which will be infinite like the God it will preach, and whose sun will shine upon the followers of Krishna and of Christ, on saints and sinners alike; which will not be Brahminic or Buddhistic, Christian or Mohammedan, but the sum total of all these, and still have infinite space for development; which in its catholicity will embrace in its infinite arms, and find a place for, every human being, from the lowest grovelling savage not far removed from the brute, to the highest man towering by the virtues of his head and heart almost above humanity, making society stand in awe of him and doubt his human nature. It will be a religion which will have no place for persecution or intolerance in its polity, which will recognise divinity in every man and woman, and whose whole scope, whose whole force, will be created in aiding humanity to realise its own true, divine nature.
Offer such a religion, and all the nations will follow you. Asoka's council was a council of the Buddhist faith. Akbar's, though more to the purpose, was only a parlour-meeting. It was reserved for America to proclaim to all quarters of the globe that the Lord is in every religion.
May He who is the Brahman of the Hindus, the Ahura-Mazda of the Zoroastrians, the Buddha of the Buddhists, the Jehovah of the Jews, the Father in Heaven of the Christians, give strength to you to carry out your noble idea! The star arose in the East; it travelled steadily towards the West, sometimes dimmed and sometimes effulgent, till it made a circuit of the world; and now it is again rising on the very horizon of the East, the borders of the Sanpo, a thousandfold more effulgent than it ever was before.
Hail, Columbia, motherland of liberty! It has been given to thee, who never dipped her hand in her neighbour’s blood, who never found out that the shortest way of becoming rich was by robbing one’s neighbours, it has been given to thee to march at the vanguard of civilisation with the flag of harmony.
>>