L'implacable, par Arif al-Zeituni
Un article de Caverne des 1001 nuits.
(Différences entre les versions)
Version du 12 février 2008 à 20:43
- I.
- Je n'ai pas la possibilité de revenir en arrière
- Partout où je regarde, tu es là
- Tu reviens toujours par les interstices de mon âme
- Quelque soit les subterfuges que je crois utiliser pour m'enfuir
- Car on ne s'enfuit pas de toi
- Bien sûr, je voudrais comprendre tes desseins
- Mon ego voudrait savoir pour pouvoir critiquer, argumenter
- Mon ego voudrait pouvoir réfléchir sur des certitudes ou des principes
- Mon ego me traîne dans les méandres stériles de la pensée
- Ainsi que dans la logique de la récompense
- II.
- Je souffre donc je me récompense
- J'ai du plaisir alors je me récompense
- Pour faire durer plus longtemps le plaisir
- Mais qu'est-ce donc que ce plaisir ?
- Une satisfaction du corps ?
- Que suis-je donc ? Un animal ?
- La récompense n'est que par toi
- Toute autre récompense est éphémère
- Elle apparaît comme bonne mais est souvent mauvaise
- O ego incorrigible
- Prosterne-toi devant ton maître
- Assèche-toi à sa vue
- III.
- Rien n'est important dans ce bas-monde
- Nous périrons de manière certaine
- N'emportant rien avec nous dans l'autre monde
- Nous sommes faits de la poussière des morts
- Et de la poussière de notre passé
- Seul lui nous anime
- Quand nous pensons que nous bougeons seuls
- Quand nous pensons que nous avons une volonté propre
- Quel orgueil de notre ego !
- IV.
- L'intellect nous guide
- Il guide certains plus que d'autres
- Il a un côté pathétique car il n'invente rien
- Tout au plus agrège-t-il des éléments disparates
- En prétendant faire du neuf
- Il est parfois si triste
- Quand il se fait passer pour ce qu'il n'est pas
- Il est parfois si pitoyable
- Quand il se sent supérieur
- Il est parfois si insignifiant
- Quand il prétend
- Quand il a l'audace de parler de toi
- Je ris et je pleure d'une telle infamie
- Je ris parce que le spectacle est pathétique
- Je pleure parce que l'intellect persuade dans l'erreur
- Je ris parce que cette machine est fluctuante comme les vagues
- Elle ne voit que la surface des choses
- Comme la surface est changeante, elle change d'opinion
- Et elle ne voit de toi que l'ombre de l'ombre de l'ombre des traces de tes pas
- V.
- Tu m'as dit : penses-tu t'en tirer comme ça ?
- Tu as rugi : ne suis-je pas le Très-Contraignant ?
- Tu as menacé de broyer mon coeur pour que je t'obéisse
- Un coeur que tu as décrété tien à jamais
- Je suis décomposé et faible gisant à tes pieds
- Oh les Hommes ont bien parlé de toi !
- Je commence à saisir pourquoi ils te craignaient
- Je te crains moi aussi, je crains tes colères
- Je crains tes ravages
- Je crains ce bras tien auquel rien ne résiste
- Je crains ta puissance incommensurable, ta majesté
- Tu tiens mon coeur dans ta main
- Tes reflets me brûlent quand ils me parviennent
- Parfois, je n'arrive plus à supporter et je fuis
- Tu me traites de lâche et tu as raison
- Mon ego est vilain et seul toi le sait pleinement
- VI.
- Quand j'ai fui, je suis avide de ton retour
- Je pleure pour que tu reviennes
- En même temps, j'ai peur
- Combien de temps pourras-tu me pardonner ?
- Quand tu reviens, tu contrains
- Quand tu reviens, tu pardonnes
- Quand tu reviens, tu exaltes
- Quand tu reviens, tu brûles
- Reviens vers moi, ô ami
- Qu'importe ce qu'il en coûte
- Fais de moi ce que tu veux
- Mon ego ne peut rien devant tant de puissance
- VII.
- Je n'ai pas la possibilité de revenir en arrière
- Partout où je regarde, tu es là
- Tu reviens toujours par les interstices de mon âme
- Quelque soit les subterfuges que je crois utiliser pour m'enfuir
- Car on ne s'enfuit pas de toi
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