Santons et valets, par Anatole Swadock

Un article de Caverne des 1001 nuits.

Santons et valets de l'aube qui pleut
Je tente d'entrer par le chas de la porte
Tandis que les perdreaux sans plume m'exhortent
A tanguer l'Atlantis en faisant de mon mieux


Le flux d'huiles noirâtres m'engloutit sans effort
Sans bouteille je cherche l'oiseau philosophique
Mais les gravats gravitent dans ce flot qui me pique
En rugissant mollement comme un vieux chien s'endort


Le passé est bien là mais il fait la grimace
Il a tant truandé qu'il a perdu ses ongles
Il est fort et habile comme le clown qui jongle
Mais je le coince net dans le creux de ma nasse


Il veut tout promettre surtout de disparaître
Lui le fourbe tapi dans les moindres recoins
Ses amis les fondeurs sont revenus de loin
Bosser pour le grand Om afin de le faire naître


Il en a berné du monde ce vil Machiavel
Je l'ai vu se farcir des jeunettes esseulées
Cricker tous les naïfs avec sa manivelle
Pour leur faire oublier le lourd poids des années


Mais enchaîné au rocher le bonhomme tempête
Il voudrait s'évader pour sortir de l'ornière
Tandis que je m'amuse au fond de l'univers
En le sachant rivé au sommet de sa crête


Il a tant fait attendre sans jamais rien donner
Qu'il peut bien patienter que s'apaise ma colère
Un sort bien clément pour le compteur des pierres
Des tables ésotériques sur lesquelles il s'assied


Il faudra bien qu'un jour de ses liens je le libère
Pour qu'il crache à nouveau ses torrents de secondes
Pour qu'il entraîne à lui le noir flot du monde
Les santons et valets des vagues délétères




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