Quête, par Ibrahims Kone

Un article de Caverne des 1001 nuits.


J’ai longtemps erré à la recherche de ce vin


J’ai vu une coupe dans les mains des devins
L’ivresse les rendait arrogants et prétentieux
Ils promettaient le bonheur sur terre et dans les cieux
Ils ramenaient de l’avenir les projections du présent
Et les foules assemblées les recevaient comme des présents
Cette coupe ne contient certainement pas de vin
Elle est pleine de stimulant et d’un mélange de venin


J’ai vu une coupe dans la main des acétiques
Leurs regards étaient ternes et pathétiques
Ils avaient le vin mais comptaient les gorgées
Ils énuméraient les dons et les moutons égorgés
L’ivresse promise faisait place à l’éloquence
Toujours plein de science et de belles sentences
Ils maudissent l’enfer et loue le paradis
Rien ne les amuse, rien ne les ravi


J’ai vu une coupe dans les mains des savants
Ils étaient plutôt occupés à aller de l’avant
Trouver de quoi ce compose ce précieux vin
Ils reproduisent la beauté des gouttes en vain
Tout ce qu’ils découvrent, ce ne sont que ses odeurs
Qu’ils y cueillent comme des fleurs
L’essentiel de la boisson se rependant sur le sol
Et l’ivresse véritable prend son envol


Puis ce jour là une mélodie me parvint loin des grandes voies
C’étaient des pauvres diables enivrés qui donnaient de la voix
Ils avaient bu le vin et brisé la coupe qui la contenait
Ils avaient oublié jusqu’au goût du vin qu’elle contenait
Seule l’ivresse leur donnait la joie et la tristesse à la fois
Leur demeure était remplie de cette odeur qui arrache la foi
Bien que lucide, je ne puis m’empêcher de me joindre à eux
Et sans espoir, de faire semblant d’être ivre pour vivre plus heureux


Ibrahims


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