La délivrance de l'erreur, par Al-Ghazâlî, troisième partie, chapitre III

Un article de Caverne des 1001 nuits.

Sommaire

[modifier] Troisième partie, chapitre III : La théorie de l'« enseignement »[1] (ta’lim) et les maux qu'elle engendre

Lorsque j’en eus fini avec la “Philosophie”, que j’en eus bien scruté et révélé l’erreur, je vis combien cette science était inadéquate, car la seule raison ne saurait élucider tous les problèmes, résoudre toutes les difficultés.

Là-dessus, entrèrent en scène les partisans de l’“Enseignement” (ta’lim), dont se répandaient les théories sur l’acquisition de la connaissance par l’intermédiaire de l’Imâm véridique infaillible.

Je comptais me mettre à l’étude de leur doctrine, lorsqu’un ordre formel du Calife vint m’enjoindre d’écrire un traité sur ce sujet[2]. Je ne pouvais me dérober. A mon impulsion personnelle s’ajoutait un moteur externe. J’entrepris donc la collecte des textes et des propos dus aux partisans de l’“Enseignement”. Je tins compte de discours récents, différents de ceux que tenaient les premiers représentants de la secte. J’ai, de la sorte, composé un recueil bien classé, où j’ai apporté des réponses complètes.

Certains des “Gens de la Vérité”[3] m’ont alors reproché mon parti-pris favorable. Ils me disent : “tu as travaillé pour eux ! Sans toi, sans ton étude minutieuse et la logique de ton exposé, ils n’auraient jamais pu préciser la vague de leur pensée”.

Ce reproche n’est pas dépourvu de fondement. Lorsqu’Ahmad b. Hanbal[4] critiqua Al-Hârit Al-Muhâsibi[5] pour ses attaques contre les “Scissionnistes” (Mu’tazila), Al-Hârit lui répondit qu’il est “d’obligation de réfuter l’innovation”. Mais Ahmed rétorqua : “Sans doute, mais tu as commencé par citer leurs incertitudes, avant d’y répondre. Comment saurais-tu qu’un de tes lecteurs n’aura pas absorbé les incertitudes, sans prendre garde à ta réponse, sans l’approfondir ?”

Cette remarque d’Ibn Hanbal est juste, à condition toutefois qu’il s’agisse d’une incertitude, d’une équivoque qui ne soit pas encore répandue. Sinon, il faut bien y répondre, c’est-à-dire commencer par l’exposer. Bien entendu, inutile de parler d’un propos équivoque que les partisans de l’ “Enseignement” n’auraient pas tenu... Je ne l’ai pas fait. Mais un de mes amis, qui est devenu des leurs, m’a rapporté ce propos. Il me dit que la secte en questions se moque de ses détracteurs et prétend qu’ils n’ont rien compris à sa position. C’est alors qu’il m’exposa leur thèse. Je l’ai reprise, à mon tour, pour ne pas être taxé d’ignorance, et je l’ai clairement exposée, pour qu’on ne puisse m’accuser de n’y avoir rien compris. Je l’ai même poussée jusqu’à l’absurde, pour faire la preuve apodictique de ses erreurs.

Il résulte de tout cela que ce groupe n’a rien à offrir de quelque valeur. Cette innovation, de faible contenu, n’aurait pas fait tant de bruit, sans l’aide de mon ignorant ami. Mais la passion de la vérité a conduit les défenseurs de la foi à discuter longuement avec ce groupe, pour condamner leurs théories : celle qui proclame la “nécessité de l’enseignement dispensé par un maître”, et celle qui prétend que “n’importe quel maître ne convient pas”, mais qu’“il faut un Maître infaillible”.

Cette double thèse s’est largement répandue, tandis que paraissait faible le raisonnement de ses détracteurs. Certains ont même cru, à la solidité de l’ “Enseignement” et à la faiblesse de ses adversaires, au lieu de n’y voir que l’ignorance de ceux-ci.

Car, il est bien exact qu’il nous faut un maître, et un maître infaillible. Mais il existe, et c’est le Prophète Muhammad. Nous diront- ils qu’il est mort ? Nous leur répondrons : “et votre Imâm, lui, est caché”[6]. Diront-ils : “notre maître a formé et envoyé des missionnaires ; il attend leur retour pour s’enquérir de leurs différends et de leurs problèmes” ? Nous répondrons que Notre Maître aussi a formé et envoyé des missionnaires. Et son enseignement est parfait. Car, Allah a dit : “Aujourd’hui, j’ai parachevé votre religion et vous ai accordé mon entier bienfait[7]. Dès lorsque l’enseignement est complet, la mort ou l’absence du maître ne saurait causer de dommage.

Reste une question : “Comment juger de ce dont on n’a pas été instruit? Par référence à un texte non enseigné, ou bien par l’effort d’interprétation personnelle (ijtihâd!) et le discernement — qui sont justement présomption de désaccord” ?[8]

— Réponse : “Faire comme Ma’âd (Hadrat Mu’az bin jebel), lorsque le Prophète l’envoya au Yémen: nous recourons au texte (le Qur’an al-karim et le Hadith), s’il existe, et, à défaut, au jugement personnel”. Nous imiterons aussi les propagandistes de l’ “Enseignement (les Mujtéhides)”, quand ils se trouvent loin de leur Imâm. Ils ne peuvent trancher, avec des textes limités, sur des cas d’espèce en nombre illimité. Ils ne peuvent davantage faire le voyage pour consulter l’Imâm, et revenir ensuite auprès de leur consultant (qui serait, sans doute, mort dans l’intervalle).

A celui qui doute de la direction canonique de la prière[9], il ne reste que de se fier à son jugement personnel. S’il prenait le temps de se rendre en consultation auprès de l’Imâm, il laisserait passer l’heure de la prière. Il est donc licite de prier dans une direction conjecturale, qui n’est peut-être pas celle de la Mekke. Il est dit, en effet, que “celui qui se trompe dans son jugement personnel mérite une récompense, tandis que celui qui tombe juste en mérite deux”. Tout ce qui relève de l’effort d’interprétation personnelle (Ijtihade) est dans ce cas. Par example, pour l’aumône légale (Zekate) : le bénéficiaire peut être pauvre, au jugement personnel du donateur, alors qu’il est riche en secret. Mais l’erreur n’est pas blâmable, car elle n’est due qu’à une conjecture.

On dira : “l’opinion de mon adversaire vaut la mienne”.

— Réponse : “Il est obligé de suivre sa propre opinion, comme celui qui se fie à son propre jugement pour la direction de la prière, même si les autres ne sont pas d’accord”. Dira-t-on que “le conformiste doit suivre Abû Hanîfa[10], ou bien Shâfi’î[11], ou d’autres encore” ? — Réponse : “Celui qui, dans le doute, se fie au conformisme pour identifier la direction de la Mekke, que fera-t-il en cas de désaccord entre les initiés” ? On dira qu’il doit choisir, parmi ceux-ci, le meilleur connaisseur dans ce domaine particulier, etc.

C’est ainsi que Prophète et chefs religieux ont dû, par la force des choses, renvoyer, malgré le risque d’erreur, les fidèles à l’interprétation personnelle. Le Prophète (Muhammed alayhissalâm) lui-même a dit : “Je juge sur les apparences ; c’est Allah qui a la charge des secrets”. Ce qui signifie : “Je juge d’après l’opinion générale, recueillie auprès de témoins faillibles”. Les Prophètes eux-mêmes ne sont pas à l’abri de l’erreur, en matière de jugement personnel : que dire donc de nous-mêmes ?

Evidemment, on objectera ici sur deux points.

Primo : “Cette attitude, admissible dans le cas de la réflexion personnelle, ne s’applique pas aux bases même de la foi. Là, celui qui se trompe est sans excuse. Que répondre à cela” ?

— Réponse: “Les fondements de la foi se trouvent dans l’Ecriture (le Qur’an al-karim) et la Tradition (le Hadith). Pour le reste (détails ou controverse), ce qu’il renferme de vérité peut s’identifier en recourant à la “Juste Balance”, c’est-à-dire à l’ensemble des cinq règles citées dans le Livre (le Qur’ân alkarim) et rappelées dans mon traité de “La Juste Balance”[12].

Objection : “Ce critère n’est pas admis par tes adversaires”.

— Réponse : “S’il est bien compris, il est inconcevable qu’il y ait désaccord à son sujet. De la part des partisans de l’ “Enseignement” ? Mais c’est au Coran que je l’ai pris. De la part des logiciens ? Mais il est conforme aux conditions et aux règles de la logique. De la part des Savants de Kalâm [croyance] ? Mais il s’accorde avec leurs idées sur les démonstrations spéculatives et sur le critère du vrai dans le domaine scolastique”.

Objection : “Si tu as en main un pareil critère, Pour quoi ne supprimes-tu le désaccord entre les hommes” ?

— Réponse : Je le ferais, s’ils voulaient m’écouter. J’ai expliqué comment s’y prendre, dans mon traité de “La Juste Balance [13]”. Réfléchis, et tu verras que mon critère est le bon et qu’il supprime tout désaccord, à condition qu’on m’écoute. Mais tous ne le font pas. Certains l’ont fait, et je les ai mis d’accord.

Et ton Imâm (Sh’iite), il veut les mettre tous d’accord, quoiqu’ils n’écoutent guère. Pourquoi n’y est-il pas encore arrivé ? Pourquoi ‘Alî, premier des Imâm, n’y a-t-il pas réussi ? Se croit-il capable de les rendre dociles malgré eux ? Pourquoi a-t-il échoué jusqu’ici ? Jusqu’à quand a-t-il remis son affaire? A quoi a-t-il abouti d’autre qu’à accroître le désaccord et le nombre des adversaires ?

Mais oui : On craignait que ce désaccord ne conduisît à répandre le sang, à ruiner le pays, à rendre les enfants orphelins, à couper les routes, à piller les biens. Or, à travers le monde, votre oeuvre de pacification a entraîné des événements inouïs jusqu’alors.

Secundo : Deuxième objection : “Tu veux faire cesser tout désaccord. Mais l’homme hésite entre les écoles qui s’affrontent et les controverses rivales : il n’est pas tenu de n’entendre que toi, et non ton adversaire. Or, la plupart est contre toi et rien ne vous distingue les uns des autres”.

— Réponse : Cette objection se retourne contre son auteur. En effet, le lecteur perplexe, que tu voudrais attirer, peut te demander ce qui te rend supérieur aux autres, alors que les hommes de science sont en désaccord avec toi. Je voudrais bien connaître ta réponse : Diras-tu: “Mon Imâm est indiqué par un texte” ? Mais qui te croirait, quand ce texte n’est pas sorti de la bouche du Prophète ? Les hommes de science s’accordent sur tes inventions et tes mensonges.

Admettons, cependant, que le lecteur perplexe te concède la possession de ce texte, hésite sur le fondement de la prophétie et te propose que ton Imâm ait recours au miracle de Jésus, en disant : “la preuve de mon authenticité, c’est que je ressuscite ton père” : Admettons qu’il le ressuscite. Mais les hommes ne furent pas unanimes à reconnaître, à cause de ce miracle, l’authenticité de Jésus.

Dans ce domaine, en effet, il y a des problèmes que seul un raisonnement minutieux peut résoudre. Or, selon toi, le raisonnement n’est pas digne de foi. Pourtant, le miracle ne prouve l’authenticité, qu’à condition de connaître aussi la magie et de bien distinguer entre elle et le miracle. Il faut aussi savoir si Allah n’égare pas ses serviteurs (question délicate, mais bien connue)...

Que répondras-tu? Ton Imâm n’a pas plus de titres à être suivi que ses détracteurs.

Les partisans de l’ “Enseignement” reviennent alors aux arguments rationnels que pourtant ils rejettent, tandis que leurs adversaires présentent les mêmes arguments, ou de plus clairs encore.

Cette seconde objection s’est donc retourné contre ses auteurs : du premier au dernier d’entre eux, ils seraient bien incapables d’y répondre[14].

L’erreur ne s’est répandue que par la faute d’esprits faibles, qui ont voulu les raisonner. Au lieu de mettre en jeu l’activité rationnelle, ils se sont bornés à répondre. Méthode qui prolonge le débat, ne fait pas gagner de temps et ne réduit pas l’adversaire au silence.

On dira : “Voilà bien l’activité rationnelle. Mais y a-t-il une réplique directe” ?

— Réponse: Oui. Au lecteur perplexe qui confesse son embarras sans en expliquer l’objet, on peut comparer le malade qui demande la guérison d’un mal dont il ne précise pas la nature. Il faut dire au second qu’il n’y a pas de remède au mal en général, mais seulement pour une affection déterminée (telle que migraine, colique ou autre). Au premier, on fera détailler l’objet de son embarras. Cela fait, on lui montrera comment appliquer mes Cinq Règles. S’il comprend bien celles-ci, il reconnaîtra en elles la norme de la vérité, le fidèle instrument de mesure, le critère de l’exacte pesée, ainsi l’étudiant en arithmétique comprend à la fois le calcul lui-même, et la science authentique du professeur.

J’ai exposé clairement tout cela en vingt feuillets environ, dans mon traité de “La Juste Balance”.

Mon dessein actuel n’est pas de révéler l’erreur de leur doctrine (secte shiite). Je l’ai déjà fait dans mes précédents ouvrages : Al-Mustazhiri ; le Kitâb Hujjat al-Haqq (qui répond à des propos rapportés à Baghdad), le Mifsal al-Khilâf, en douze chapitres, où je réponds à des propos recueillis à Hamadân ; Al-Darj, disposé en tableaux, qui contient de médiocres propos réunis àTûs ; enfin Al-Qistâs Al-Mustaqim (“La Juste Balance”), qui vise à exposer le critère des sciences et à montrer qu’on peut se passer de l’Imâm[15].

Je veux me borner à faire ressortir que ces hommes n’offrent aucun remède aux ténèbres des diverses opinions. Malgré leur impuissance à prouver la désignation de l’Imâm, nous avons été longtemps d’accord avec eux. Nous avons partagé leur conviction de la nécessité d’un “Enseignement” et d’un maître infaillible, qui serait le leur. Mais, à nos questions sur l’enseignement de ce maître, aux problèmes que nous leur avons posés, ils n’ont rien compris et n’ont su que répondre. Ils nous ont alors renvoyés à l’Imâm caché, en disant : “il faut absolument aller le voir”. Ils ont l’étrange prétention d’avoir trouvé le maître qu’ils ont cherché : mais ils n’ont rien appris de lui. Ils sont comme quelqu’un de malpropre qui s’épuiserait à trouver de l’eau, mais ne se laverait pas et resterait sale.

Certains d’entre eux revendiquent un peu de science, qui se ramène à des bribes insipides de la Philosophie de Pythagore. Celui-ci est un des premiers Anciens, et sa doctrine est plus vaine que celle des “Philosophes”, Aristote l’a réfuté et a révélé la faiblesse et l’erreur de ses théories (que l’on retrouve dans le livre des “Frères de la Pureté”) ; c’est le rebut de la Philosophie.

Il est étrange de voir ces gens peiner toute leur vie en quête de savoir, et se contenter de banalités sans valeur, tout en croyant avoir atteint la pointe extrême de la science. Nous les avons fréquentés, et nous avons sondé leur apparence et leur for intérieur. Leurs efforts se bornent à faire peu à peu admettre, au vulgaire et aux esprits faibles, la nécessité de s’en rapporter à un maître. En cas de refus, ils engagent avec eux une ferme discussion qui leur clot la bouche. En cas d’accord, si l’on demande à connaître la science du maître, à profiter de son enseignement, ils s’arrêtent et vous disent : “puisque tu admets cela, cherche-le toi-même, ce maître. Je n’en demandais pas plus...”. Car ils savent bien qu’en allant plus loin, ils se couvriraient de honte, incapables qu’ils sont de résoudre la moindre difficulté, ou même de la comprendre, à plus forte raison d’y répondre.

Les voilà tels qu’ils sont. Les connaître, c’est les juger à leur taille exiguë. Nous les avons fréquentés, et nous avons secoué leur poussière de nos mains.

[modifier] Notes

  1. Il s’agit de la théorie de ce que nous avons appelé le ta‘limisme, dernière forme de l’ismaélisme shi‘ite. Ghazâli la cite encore sous le nom de bâtinisme: cf. supra la note sur bâtin. Les adeptes sont les ta‘limiyya (ta‘limites) ou bâtiniyya (bâtinites). On leur applique cette dernière dénomination parce que, pour eux, toute chose, même la parole, a “un aspect apparent” (zâhir) et “un aspect caché” (batin) perçu par une interprétation (ta’wil), valable seulement dans la mesure où elle se fait sous les directives d’un maître infaillible qui enseigne. D’où la première dénomination (cf.ici, Introd, p. 13) de ta‘limiyya, dérivé du ta‘lim (enseignement). Pour le vocable indiquant les adeptes, le P. Abdel Jalil traduit “les doctrinaires”, cf. Abdel Jalil, Autour de la sincérité de Ghazâli, in Mélanges Louis Massignon, Beyrouth ,1956 p. 62. Pour plus de détails bibliographiques, cf. ici, introduction, p. 15 n. 1.
  2. C’est le Mustazhirî, écrit dans le courant de l’année 487/1094-1095, et dont Goldziher a publié des extraits sous le titre “Streitschrift des Ghazali gegen die Batinijja-Sekte”, cf. supr çz a Introd., p. 15 n. 1.
  3. Les Sunnites ash‘arites (partisan d’Al-Ash‘ari), surtout appelés en arabe “Ahl al-Haqq”.
  4. Né à Baghdad en 164/780, mort à Baghdad en 241/855. Un des mudjtéhids de l’Islâm sunnite, partisan acharné du traditionnalisme littéraliste doctrinal et de l’éternité du Coran qu’il défendit devant Al-Ma’mûn; il fut à cette occasion interrogé, fustigé, emprisonné. Cf. El, Ahmad, t. I, p. 192-194, Brockelmann, Geschicte der Arabischen Literatur, Leiden 1943-1944, S. p. 193 et Suppl. I., p. 309; Patton, Ahmad Ibn Hanbal and the Mihna, Leiden, 1897; cf. aussi. Gardet-Anawat , op.cit., passim et Index à Ibn Hanbal.
  5. Mort à Baghdad en 243/857; juriste de rite shâfi‘ite et ascète. Auteur de plusieurs traités ascétiques. (OEuvre maîtresse: al-Ri‘âya li-huqûq Allâh. Cf., Munqid, éd. cit. p. 122 n. 2, cf. aussi EI, t. III, p. 747; Massignon, Essai, pp. 126, 127, 210-225, Recueil, pp. 16-23.
  6. Pour un exposé plus circonstancié de toute cette joute dialectique, cf. Mustazhiri, dans Goldziher, Streitschrift, pp. 15 sq. dans le texte et 37 sq. dans l’introduction
  7. Coran V, 4.
  8. La position des bâtinites ta‘limites, en effet, consistait à refuser d’admettre le raisonnement comme source de certitude, pour se rabattre sur la nécessité d’un enseignement venant d’un maître infaillible. Leur tactique revenait alors à semer le doute dans l’âme de l’auditeur pour l’amener à leur point de vue. Cf. Goldziher, Streitschrift, loc. cit.
  9. La direction de la Mekke, vers laquelle tout musulman doit se tourner dans sa prière, pour que celle-ci soit acceptée.
  10. Un des 4 grands mujtehides dans le droit musulman, Imâm- A’zâm Ebû Hanifa, nau’man bin sabit est le fondateur du Madhhabe Hanafiite, celui dont le système juridique est le plus suivi actuellement. Né en 80/696, mort en 150/767. Dans l’interprétation du donné révélé et les sentences juridiques, accepte le point de vue rationnel (ra’y) et le raissonnement analogique, corrigé au besoin par l’appréciation personnelle (istihsân) selon que l’impose la réalité du moment. Cf. Munqid, éd. cit. p. 113, n. 1; cf. aussi EI, t. I, p. 93, Brockelmann, GAL, éd. cit., t. I, p. 176 et Gardet-Anawat , op, cit., p. 140.
  11. Comme Abû-Hanifa, un des 4 grands mujtehides dans le droit musulmann. Né à Ghazza (Palestine) né 150/767, mort à Fustât (Egypte) en 204/820. Son tombeau est aux pieds du Muqattam. Dans l’interprétation du révélé et les sentences juridiques, il n’admet que le consensus général et rejette le ‘ra’y et l’istihsân d’Abu Hanifa. Cf. EI, t. IV, p. 261 et Brockelmann, GAL, éd. cit. t. I, p. 188; cf. aussi Munqid, éd. cit. p. 113, n. 2.
  12. Il s’agit du petit traité de logique al-Qistâs al-Mustaqîm (éd. du Caire, 1318/1900), dont il sera question encore plus loin (p.103). Traduction et introduction par Victor Chelhot (B.E.O., Damas, 1958, p. 7-98). Ghazâli, au sujet de ce titre, pense à Coran LVII, 25 (cf. Blachère, op.cit., III, p. 919): “Nous avons fait descendre avec eux l’Ecriture et la Balance, afin que les hommes pratiquent l’équité”. Pour l’interprétation de ce verset dans le sens du syllogisme et du raisonnement analogique, cf. Laoust, op.cit., p. 242.
  13. Le livre d’İmamı Gazalî appelé Qistas-al Mistaqim.
  14. Cf. ABD EL-JALIL, art.cit. p. 69, n. 3.
  15. Pour une utilisation de ce passage, cf. JABRE, art.cit., in MIDEO, p.99.


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