Introduction à l'énergétique psychique et physique

Un article de Caverne des 1001 nuits.

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Le monde qui nous entoure est marqué par la notion de sollicitation. Au lieu de venir chercher auprès du monde ce qui nous intéresse, le monde vient à nous et nous propose des choses. Ce mode de fonctionnement, pour ainsi dire, inversé est souvent très agressif dans la mesure où la proposition ne vient pas souvent à point nommé. Cet article a pour objet de proposer une piste, aussi simple que révolutionnaire, pour ne pas être la victime obligatoire de ces agressions répétées.

Sommaire

[modifier] Notions d'énergétique physique et psychique

Il est bon de se représenter l'être humain comme une personne ayant une certaine quantité d'énergie qu'elle peut dépenser par jour. Si cette énergie est dépensée, la fatigue la gagnera facilement et on peut souhaiter que son sommeil n'en soit que meilleur ; si cette énergie n'est pas dépensée, elle sera recyclée en autre chose, souvent de plus négatif pour la personne ou pour son entourage. Si la consommation d'énergie est supérieure à la quantité à dépenser, il y a risque de surmenage et d'épuisement.

L'énergie que nous pouvons dépenser est de deux catégories : soit elle est physique, soit elle est psychique. Nous ferons l'hypothèse simpliste, dans cet article, que chacun d'entre nous possède un quota de 100 points d'énergie à dépenser par jour en énergie psychique (ePS) et en énergie physique (ePH) [1]. Chaque activité que nous faisons coûte un certain nombre de points d'énergie. Arrivé à 0, nous considérerons que nous sommes fatigués dans le sens d'être incapable soit de faire sérieusement une nouvelle activité physique, soit de faire sérieusement une nouvelle activité psychique. Il est alors temps de se reposer.

Notons que le taux d'énergie d'une personne peut descendre, par moments, en deçà de 0 dans certaines circonstances particulières, pour l'énergie psychique dans des états dépressifs graves (ePS < 0), pour l'énergie physique dans des états d'épuisement graves (ePH < 0). Dans ce cas, il sera sans doute nécessaire de se reposer plusieurs jours voire plusieurs semaines afin de retrouver un taux énergétique normal.

[modifier] Les activités obligatoires

Si nous prenons une journée classique et que nous la modélisons de manière très simpliste, nous identifierons trois zones de huit heures :

  • huit heures de sommeil où les compteurs d'énergie physique et psychique repassent au maximum (ePS = 100 et ePH = 100)[2] ;
  • huit heures de travail où les compteurs d'énergie vont décroître ;
  • huit heures de vie personnelle, dans lesquelles on compte les transports et les activités nécessaires de subsistance, où là aussi, nous allons user une certaine quantité d'énergie.

Notons que le fait de consommer de l'énergie est bénéfique pour la personne dans la mesure où l'activité physique comme psychique est l'essence même de la vie. Il n'y a donc pas d'approche négative dans le fait de compter où, quand et comment, cette énergie est consommée.

Si nous poursuivons dans les approximations faciles, nous pouvons supposer que la consommation d'énergie est régulière tout au long de l'éveil. Nous obtenons la dépense maximum d'énergie par heure[3] en faisant la division de 100 par 16 soit :

  • ePH/h = 6.25,
  • ePS/h = 6.25.

Nous pouvons aussi voir qu'il nous reste au maximum dans une journée classique une moitié de notre énergie journalière soit 50 points dans ePH et ePS (avec un travail qui nous prend la moitié de notre énergie, ce qui est somme toute une hypothèse assez faible si l'on interroge certaines personnes autour de soi[4]). Si nous avons un travail fatiguant physiquement, il est possible qu'il ne reste que ePH = 30 et ePS = 70, à la fin du quota d'heures de travail. Au contraire, en cas de travail intellectuel dans un bureau par exemple, on pourra arriver à des taux restant de l'ordre de ePH = 70 et ePS = 30.

Pour l'activité professionnelle, nous pourrions considérer le tableau suivant :

Type de métier Conso ePH/jour Conso ePS/jour
Normal 50 50
Physique 70 30
Intellectuel 30 70

Cette consommation serait la grille subjective dans laquelle la personne en train de s'étudier pourrait se placer suivant son activité professionnelle.

[modifier] Les activités personnelles

Ces activités peuvent aussi être estimées avec des taux horaires de dépense d'énergie, même si, dans le cadre de cet article, toute estimation devra être vue comme une simple tentative ayant valeur d'exemple et pouvant être adaptée à chaque personne.

Activité Conso ePH/h Conso ePS/h
Consommation moyenne 6.25 6.25
Transport 10 10
Télévision 0 5
Lecture 0 10
Sport (jogging) 10 0
Courses 10 10
Enfants, tâches ménagères 10 10

On pourrait bien sûr tenter de donner des listes plus complètes de la consommation en énergie d'activités quotidiennes.

Nous pourrions aussi définir une table des événements consommateurs d'énergie, comme celle qui suit :

Activité Conso ePH Conso ePS
Stress 2/h 2/h
Réunion formelle 2/h 5/h
Problème matériel inopiné 5 5
Conflit avec quelqu'un 2 5
Coup de téléphone inattendu 0 2
Lire le journal 0 3
Repas chez les beaux-parents 1 3

Cette table est, bien entendu, personnelle et pourrait aussi être adaptée facilement à chaque cas individuel.

[modifier] Un exemple

Nous arrivons, pour une personne moyenne, effectuant un travail de bureau moyen, voyageant une heure par jour, ayant deux enfants en bas âge au taux suivant et consommant trois heures de télévision (chiffres moyens par français) par jour au tableau suivant :

Activité Nombre d'heures Conso ePH Conso ePS
Travail 8 50 50
Transport 1 10 10
Enfants, tâches ménagères 3 30 15
Courses 1 10 10
Télévision 3 10 15
Total 16 100 100
Surmenage - 0% 0%

On voit bien dans quel équilibre précaire énergétique nous nous situons souvent.

Un autre exemple donnerait pour un travail intellectuel stressant et peu de contraintes matérielles :

Activité Nombre d'heures Conso ePH Conso ePS
Travail 10 60 60
Stress 14 28 28
Transport 2 20 20
Enfants, tâches ménagères 1 10 5
Lire le journal 1 0 10
Télévision 2 0 10
Total 16 118 133
Surmenage - 18% 33%

A noter que s'il reste trop souvent de l'énergie physique en trop, nous aurons tendance à grossir ; et que s'il reste trop souvent de l'énergie psychique en trop, nous aurons tendance à l'évacuer de manière néfaste (colère ou agressivité envers les autres, angoisse, stress).

[modifier] Enrayer la fuite d'énergie inutile

Il est probable que les décennies à venir tenteront des approches quantitatives similaires à celle que nous proposons afin de faire des bilans, notamment, dans le cadre des manques chroniques d'énergie.

Une des solutions envisageables au problème du manque d'énergie ou du surmenage pourrait être d'inclure du temps de repos au sein même de la journée, afin de récupérer de l'énergie (notamment quand le bilan quotidien est négatif). Cependant, ce rythme de vie semble peu compatible avec les impératifs de la société d'aujourd'hui.

Un autre axe de réflexion est relatif à l'identification des pertes d'énergie en provenance d'événements qui ne sont pas de notre propre fait ou choix. En raison des sollicitations, il devient, en effet, important pour nous de pouvoir choisir à quelles sollicitations nous souhaitons répondre, et quelles sont celles que nous refusons d'accepter. La pression de la publicité et de la consommation forcée étant grande, la technique visant à calculer l'énergie peut mettre en lumière des phases entières de notre vie où nous nous épuisons à faire des choses sans les vouloir, mais uniquement parce qu'on nous sollicite.

Quelque part, cette approche consiste, en un sens, à reconsidérer la notion de progrès (notamment technologique), notamment quand ce «progrès» est poussé vers nous alors que nous n'avons rien demandé.

[modifier] La «communication»

Combien d'entre nous se souviennent que les téléphones sans fil n'existaient pas il y a encore quinze ans ? Ces outils magiques ont perverti la notion de communication en créant une nouvelle dépendance :

  • nous devons être joignables tout le temps sur notre téléphone sans fil[5] ;
  • si par hasard, nous ne le sommes pas, notre correspondant nous le fera remarquer la fois prochaine et tentera de nous culpabiliser pour cela, en nous répétant le message social conventionnel de l'utilisation (sous-entendue obligatoire) de l'outil de communication.

Les messageries vocales, autrefois discrètes, nous envoient aujourd'hui des SMS, voire nous rappellent, au cas où nous ne saurions pas que quelqu'un nous a appelé.

Une seule solution, dans ce cas : le bouton «off».

Ainsi en est-il du mail ou de la messagerie instantané. Il est parfois très bénéfique de se dire : «journée sans mail aujourd'hui». C'est une des façon de récupérer facilement un peu d'énergie psychique.

Ces modes de communications se sont propagés très vite, ce qui explique que, quoique nous sachions les utiliser techniquement, nous ne sachions pas vraiment nous en servir. Car se servir d'un outil, quel qu'il soit requiert :

  • d'en avoir l'usage,
  • de savoir faire en sorte de rester le maître de l'outil et non son objet.

[modifier] Les médias

Le cas des médias est encore plus intéressant. Etrangement, les médias sont étudiés aujourd'hui en tant que «pouvoir», que diktat de pensée. Cette optique est très contestable philosophiquement, car si j'ai le pouvoir d'éteindre ma télévision, je n'ai pas le pouvoir de me placer hors des lois de mon pays. Donc, le pouvoir médiatique n'est pas un pouvoir au sens où le pouvoir politique en est un. On parle aussi souvent du pouvoir des médias sur les esprits, mais la plupart du temps, les médias ne font que se porter parole de ce qui se dit ailleurs, tout au plus noircissent-ils le trait, mais en général, ils se gardent d'inventer. Cela fait que le «problème des médias», s'il existe, ne semble pas être là où l'on souhaite l'interroger aujourd'hui.

Peut-être est-il nécessaire, pour éclaircir le débat, de revenir à la fonction première du média moderne : servir encore et encore des «informations». Mais qu'est au juste l'«information» ? L'information, c'est souvent ce que nous dit qu'il faut savoir alors qu'on ne savait pas qu'on avait de le savoir.

Cette mécanique de l'information est très étrange car elle est inverse de la démarche d'apprendre par soi-même : durant des siècles, les personnes commençaient par vouloir apprendre, puis se dirigeaient, volontairement, vers les savoirs ciblés qui les intéressaient.

Dans un monde de médias, l'information vient à vous, vous submerge, vous manipule, vous dit quelles questions vous poser et quelles réponses y apporter. De plus, dès que vous avez à peine digéré ce qu'on vous a fait avaler, on vous dit que l'information que vous avez absorbée est périmée et qu'il faut en reprendre une autre louche.

Loin d'être une mécanique de transmission du savoir, la mécanique des médias est une mécanique de dévalorisation constante du savoir, de changement constant d'opinion en raison de «faits nouveaux», de phénomènes de mode, ou d'impératifs commerciaux voire politiques. Ce gavage constant est, bien entendu, source de consommation d'énergie psychique directe, lors de l'assimilation des informations, et indirecte, lors du stress ou des inquiétudes générées[6].

Or, voici la solution révolutionnaire :

  • couper la télévision durant quelques jours,
  • ne plus acheter de journal durant quelques jours,
  • ne plus brancher la radio durant quelques jours.

[modifier] Liberté et énergie

Une liberté sans énergie n'est rien. Le véritable exercice de la liberté est :

  • de choisir où dépenser son énergie,
  • de choisir quelles questions se poser et à quels moments de sa vie se les poser,
  • de bloquer les sollicitations inutiles en provenance de l'extérieur, après les avoir identifiées.

D'une certaine façon, nous sommes avantagés par rapport aux générations du passé puisque le conditionnement, désormais relayé par des moyens technologiques sophistiqués, ne requiert plus de présence physique obligatoire dans certains lieux, comme ce fut le cas dans de nombreuses sociétés conditionnées auparavant.

Nous pouvons donc rester insensibles aux sollicitations que nous n'avons pas choisies. Il suffit de dire «non» et d'appuyer sur le bouton «arrêt».

Tout à coup, le potentiel énergétique qui s'ouvre est énorme, notamment pour nous occuper de ceux que nous aimons et pour aborder de manière plus tranquille les choses qui nous tiennent à cœur. Car, notons que frôler tous les jours le seuil fatidique «ePS = 0» nous fait flirter avec les zones dangereuses.

Certes, il faudra trouver quelques prétextes valables pour «ne pas être au courant», «ne pas avoir été joignable» ou «ne pas avoir d'avis sur l'actualité».

Gérer son énergie a toujours été et est resté un acte résolument révolutionnaire[7], un acte de liberté, un acte qui permet de voir les choses et le monde comme il nous plaît de le faire au lieu de s'abreuver continuellement à des représentations aliénantes.

C'est aussi un moyen de découvrir que l'on peut trouver en soi des nouvelles sources d'énergie, de nouvelles perspectives de développement personnel, et aussi, que l'on peut consommer moins que prévu dans les diverses tâches incompressibles de la vie.

[modifier] Notes

  1. Cette échelle est relative et servira surtout comme exemple. Elle n'a aucune valeur scientifique, ni même comparative entre les êtres humains. Elle doit être vue comme une échelle subjective permettant de mesurer grossièrement le poids en énergie de certaines activités par rapport à d'autres et ainsi la proportion des dépenses inutiles d'énergie.
  2. Bien sûr, si nous comparions les individus entre eux, nous verrions que certaines personnes ont des scores différents dans les énergies physiques et psychiques "absolues". Une fois encore, il ne s'agit là que de l'exposition rapide d'un modèle simple permettant de mesurer des choses dans un cadre subjectif.
  3. maximum dans le sens où si nous dépensons cette énergie sur le quota d'heures, nous finissons la journée à 0.
  4. La mesure des énergies étant subjective, le même travail pour deux personnes différentes pourrait consommer pour la première 50% de son énergie en moyenne alors qu'elle consommerait 75% pour la seconde.
  5. La variante "blackberry" est beaucoup plus infâme puisqu'elle suppose que nous pouvons répondre dans les deux minutes à n'importe quel mail envoyé n'importe quand.
  6. On pourra voir que tous les jours, les gens se consternent pour une nouvelle affaire : le tsunami, les caricatures, un procès, un fait divers, un homme politique véreux, etc. Quel gaspillage d'ePS !
  7. Au sens d'une révolution dans la considération que l'on porte à sa personne propre.