IV. Petit entretien avec les Témoins de Jéhova

Un article de Caverne des 1001 nuits.

Version du 1 mai 2009 à 14:41 par 1001nuits (Discuter | Contributions)
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Deux témoins de Jéhova sont venus me voir aujourd'hui après avoir pris rendez-vous. Un jeune, en recherche de Dieu, et un ancien, plus sombre et assez "bad vibes".

Que dire ? Qu'ils s'inscrivent contre un catholicisme dont ils dénoncent les erreurs ? Qu'en jetant le catholicisme à la poubelle, ils oublient la tradition catholique, immense, multiforme, source d'une spiritualité aux formes diverses ? Qu'ils lisent parfois littéralement la Bible, et parfois interprètent ses versets sans trop s'en apercevoir ? Qu'ils se restreignent à une vision du monde assez étroite ? Qu'ils tentent de se conforter par leur interprétation assez littérale des choses ? Qu'ils sont assez fermés aux autres traditions religieuses ? Qu'ils semblent avoir parfois appris leur discours par coeur ? Que ce discours a des accents définitifs et qu'il ressemble parfois à de la méthode Coué ?

Contrairement à mes concitoyens, je ne leur jette pas la pierre. Les sectes chrétiennes - sans prendre le mot "secte" au sens péjoratif - ont toujours existé et je respecte leur tentative d'approcher le divin. Bien sûr, je ne partage pas beaucoup de leurs approches, à commencer par leur prosélytisme. On peut convaincre les gens de "croire intellectuellement", mais seul Dieu donne la foi. Je ne partage pas non plus l'étroitesse de leur message. Ils sont comme des équilibristes, à jouer sur le fil d'une lecture cohérente de la Bible.

Alors que lire les textes saints, ce peut être autre chose : ce peut être une nourriture enrichissante, vivante, une énergie spirituelle qui se développe lentement en nous et qui change le sens du même verset au fur et à mesure que nous vivons et accumulons l'expérience. La magie de la Bible et du Coran réside dans ces lectures qui ne sont jamais définitives, qui sont toujours renouvelées car, à la différence des autres livres, les textes saints vivent de ce que nous y apportons. Car rares sont les livres vivants "profanes" : les 1001 nuits, les pièces de Shakespeare, le Quichotte, les livres ésotériques d'une manière générale. Combien de livres sont lus pour un contenu immédiat et sont écrits pour une lecture au premier degré ? Combien de livres sont écrits avec un second degré prévisible et lourdingue, avec des messages politiques ou philosophiques sectaires et sans finesse. Les livres saints parlent à l'homme au contraire : ils lui racontent comment on se découvre intérieurement et ce n'est que l'apanage de peu de livres que de pouvoir faire la même chose.



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