Aphorismes VI

Un article de Caverne des 1001 nuits.

(Différences entre les versions)

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Le verbe est toute notre pensée. Grâce à lui, nous manipulons notre monde. A cause de lui, le monde nous manipule.


On sait que l’on a atteint les limites du langage lorsque l’on se sent à l’étroit dans sa tête.


Il est parfois nécessaire de préserver le silence des autres.


On ne peut pas obliger les autres à penser en même temps que soi. Penser par soi-même est un aboutissement qui ne doit pas masquer le fait que les autres aient des préoccupations différentes des nôtres. Tout au plus nous est-il possible de tenter de s’ouvrir plus que la moyenne. Mais le silence des autres est empli d’expériences douloureuses.


On ne cesse de se mentir ; pour oublier, pour vivre.


On ne peut pas être son propre miroir.


Autrui est un miroir plus déformant encore que l’introspection. Comme tout miroir, on peut y voir de bonnes choses.


Observer autrui, c’est vouloir comprendre. Cela n’apporte rien. Il est même plus confortable de ne pas vouloir observer autrui. On peut croire alors que l’on est unique.


L’autre est inconnu et le demeurera.


La connaissance d’autrui n’est qu’une revanche sur le fait de ne pas se connaître soi.


La connaissance d’autrui est une illusion sécurisante qui nous détourne de l’abîme métaphysique.


Se connaître ne sert à rien. Pour preuve, les gens qui nous entourent ne se connaissent pas, pas plus que nous nous connaissons. Pour nous connaître, il faudrait que nous le voulions vraiment. Le jeu étant trop dangereux pour un hypothétique apport, notre pulsion animale de vie nous retient de vouloir nous connaître.


Il arrive parfois, durant les quelques secondes d’hébétude consciente que la vie nous offre ou auxquelles elle nous condamne, que nous ayons des remords de n’être jamais descendus dans notre gouffre intérieur.


La philosophie est le cadre paraissant le plus propice aux interrogations. Il est beau de croire une telle affirmation. En fait, la pensée philosophique s’est inventée sa propre prison.


Le seul langage universel que je connaisse est le mien. Enfin, je me comprends...


Derrière la philosophie se cache la métaphysique. Derrière la métaphysique se dessine le spectre de la logique. Rares sont les philosophes à être allés aussi loin. Car face à la logique, il n’est point d’à peu près.


Cacher et montrer sont, logiquement, deux actes identiques.


Derrière la logique, il n’y a que des axiomes.


L’affirmation péremptoire peut être un plaisir cynique.


Une liste d’axiomes définit une logique.


La foi, c’est croire que des axiomes sont vrais.


La futilité n’a de sens et d’utilité que si elle a un contrepoids.


Parvenir à jouer la futilité est un plaisir d’orfèvre.



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