XI. A propos d'Alice Bailey III

Un article de Caverne des 1001 nuits.

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CCitons un passage de Extériorisation de la hiérarchie (1957) sur Hitler, Staline et les autres dictateurs :

"Dans le second groupe d'idéologies changeantes et de réactions aux besoins de masse, vous trouverez la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Portugal ; toutes ces nations ont changé leur ancienne politique, leur forme de gouvernement et ont réagi progressivement et lentement à la force de Shamballa. Elles ont, néanmoins, réagi à cette force par l'intermédiaire de certaines grandes personnalités marquantes, qui étaient particulièrement sensibles à la volonté-de-pouvoir et à la volonté-de-changement. Elles ont (pendant ces 150 dernières années) modifié le caractère de la vie nationale et mis de façon croissante l'accent sur des valeurs humaines plus larges. Les hommes qui inspirèrent et commencèrent la révolution française ; le grand conquérant, Napoléon ; Bismarck, le créateur d'une nation ; Mussolini, qui a régénéré son peuple ; Hitler, qui a porté sur ses épaules un peuple en détresse ; Lénine, l'idéaliste, Staline et Franco sont tous des expressions de la force de Shamballa et de certaines énergies peu comprises. Ils ont opéré des changements significatifs à leur époque et pour leur génération ; ils ont modifié la face de l'Europe et, par contrecoup, affecté l'Asie ainsi que les attitudes conditionnant la vie et la ligne de conduite politique en Amérique."

Cela me paraît assez explicite.

Dans un passage du Traité des sept rayons de Bailey, publié en 1960, mais écrit entre 1946 et 1949, soit après la deuxième Guerre Mondiale, Bailey s'en prend aux "juifs" dans toute une diatribe bien classique de IIIème Reich.

"Aujourd'hui ce sont les Juifs qui créent des troubles ; il est intéressant de noter que la principale source de controverse, des Polonais dans le passé, plus tard des Irlandais, et aujourd'hui des Juifs, est le territoire, ce qui met en évidence un sens des valeurs complètement faussé. En dernière analyse, il n'y a qu'un seul monde et qu'une seule humanité, et, plus tôt que vous ne le pensez, les frontières et les territoires ne signifieront pas grand-chose. La citoyenneté mondiale sera le seul facteur important.

Les Juifs sont gouvernés par le troisième Rayon, celui d'Intelligence Active, énergie qui imprègne et gouverne la matière ou substance. Dans les années qui suivirent immédiatement la guerre, ils furent aussi dominés par l'illusion imposée par les dictateurs sionistes qui s'efforçaient (sans beaucoup de succès) d'être pour le peuple juif ce que Staline et son groupe, Hitler et son gang, ont été pour leur peuple. Ils ont agi selon les mêmes méthodes – terrorisme, refus d'informer, persécution des opposants, diffusion de prétentions fausses, pratique des pots de vin et corruption. Ils étaient et sont une minorité mais une minorité puissante car très riche et occupant des postes de pouvoir. Ils réclament un pays auquel ils n'ont strictement aucun droit, et qu'ils ont ignoré depuis deux mille ans. Leur attitude est peut-être l'action la plus agressive de notre ère, et elle marque un point culminant ; elle a provoqué une tension mondiale sérieuse, mais il pourrait s'en dégager un bien et, pour l'humanité, "un point d'émergence" pourrait être atteint. Leurs activités permettent de percevoir plus clairement le problème de l'agression. Très peu de territoires, aujourd'hui, sont en la possession de leurs premiers habitants, et si l'on rendait les territoires à leurs premiers habitants (ce qui n'est pas faisable), une situation impossible serait créée, tout aussi légitime que la position sioniste. Si on fait droit à leurs réclamations, (c'est ce qui a été fait) les sionistes devraient à leur tour comprendre que (si on en croit l'Ancien Testament) ils conquirent la Palestine à ses possesseurs originels, il y a environ trois mille ans, à la pointe de l'épée et par une agression sans provocation.

Ce conflit que les sionistes ont précipité est fondamental et utile. Il constitue un test, étant basé sur une agression sur le plan physique, perpétrée avec une perturbation émotionnelle des plus violentes, et reposant sur des prémisses complètement illogiques. Le Juif a toujours été (s'il pouvait utilement s'en souvenir) le symbole de l'humanité – évoluant, cherchant, en mouvement, matérialiste, séparatif et cupide. Il est le symbole de la conscience de masse, présentant cette conscience sous une forme exagérée ; il est toujours à la recherche d'un foyer et c'est le vrai Fils Prodigue du Nouveau Testament.

Assez curieusement, les Juifs n'ont jamais été une race combattante depuis la triste époque de la conquête des anciennes tribus de Palestine ; ils ont été repoussés et persécutés au cours des siècles, mais n'ont exercé d'autres représailles que de s'en aller – le Juif errant, cherchant un foyer, l'humanité errante disant toujours, "Il faut que je me lève et aille au Père." Le motif donné au Fils Prodigue dans l'Evangile est strictement matériel, et nous avons là un exemple frappant de la connaissance prophétique du Christ.

Le peuple juif n'a pas seulement répudié le Messie (que sa race avait produit), mais il a oublié sa relation unique avec l'humanité ; il oublie que, dans le monde aujourd'hui, il existe des millions de personnes qui ont souffert comme il a souffert et que – par exemple – il y avait quatre-vingts pour cent d'autres personnes dans les camps de concentration de l'Europe et seulement vingt pour cent de Juifs. Le Juif, cependant, n'a lutté que pour lui-même et s'est désintéressé pour une large part des souffrances de ses compagnons de détention des camps de concentration.

Si j'ai développé ainsi le conflit juif, c'est parce qu'il est le symbole de tous les conflits passés de l'histoire humaine, basés sur l'égoïsme universel et la convoitise de l'humanité non développée, et aussi parce que le critère crucial des nations et de l'Assemblée des Nations Unies gît dans les décisions qu'elle a prises ou qu'elle pourra prendre concernant la Palestine.

Le critère, en ce qui concerne les nations, est leur empressement à donner refuge aux Juifs, et ce refuge aurait été offert si le morcellement de la Palestine avait été refusé. La mauvaise volonté des nations pour admettre les Juifs (bien que certaines aient volontairement fait cette offre) et en particulier le refus des Etats-Unis de les admettre, est séparatif, erroné et basé sur l'opportunisme politique. Le critère, en ce qui concerne les Nations Unies, consistait à voir si elles approuveraient le morcellement, perpétuant ainsi l'esprit d'agression et de convoitise territoriale, contre lequel les Forces de Lumière se sont dressées pendant la dernière guerre. Les Nations Unies ont déjà fait une erreur majeure, à l'origine, en admettant à leurs conseils la Russie – puissance totalitaire, comme l'Allemagne.

Maintenant elles en ont fait une autre. Par leur première erreur, elles ont précipité dans les Nations Unies l'élément de conflit et l'esprit qui "impose fanatiquement", caractéristique de l'idéologie totalitaire ; dans le second cas, en approuvant le morcellement, elles perpétuent la technique ancienne consistant à prendre ce qui est convoité à ses légitimes possesseurs (par les armes s'il le faut). C'était une mise à l'épreuve pour les Etats-Unis, car ce sont les Juifs américains qui ont créé cette situation, avec relativement peu d'aide ou d'approbation de la part des Juifs d'autres nations. Les Etats-Unis, poussés par l'opportunisme, par le poids financier des sionistes, et par la position stratégique de la Palestine, ont jeté toute leur influence dans le conflit, du côté de l'agression et du vol de territoire. Ils auraient pu travailler pour le Principe d'Harmonie et laisser le temps et l'absence de séparativité des nations adapter et résoudre le problème juif.

Je n'en dirai pas plus ; la nature symbolique de ce problème mondial fondamental et son importance dynamique pour l'humanité m'a conduit à ces développements. La décision concernant les Juifs est d'importance hiérarchique, à cause de la relation karmique entre le Christ et la race juive, du fait qu'elle l'a répudié en tant que Messie et continue de le répudier, et par la valeur d'interprétation du problème juif, en ce qui concerne l'humanité tout entière."

Pas besoin d'un très long commentaire. Voilà un bel exemple d'un ramassis d'antisémitisme primaire, antisémitisme qui fonde une partie des doctrines du New Age, car il est fondu dans une théologie étrange de retour du Christ et de l'accomplissement voire l'accélération du destin "spirituel" de l'humanité.

Comme le fait remarquer Robert Hermann dans sa très bonne étude A scientific analysis of the writings of Alice A. Bailey and their applications (en anglais) sur le sujet, Bailey détourne systématiquement tout le vocabulaire de la théologie classique pour en ré-écrire le sens. Ainsi, sa vision de la spiritualité n'est pas, comme dans les autres religions, l'expression de l'amour sinon l'expression de la volonté des maîtres qui la contrôlent, expression tyrannique et inhumaine, haïssable. Quand Bailey parle d'"amour", elle pervertit le concept d'une manière étonnante lui donnant le sens de "obéissance aveugle aux lois de l'évolution spirituelle pour le bien de tous".

Je vous le dis tout net, Alice Bailey est une sacrée tordue et son "pseudo-enseignement" est à prendre avec toutes les pincettes du monde.

Cf. Jésus, le porteur d'eau-vive.



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