Quatrains d'al-Zeituni, Livre I, quatrains XI à XX

Un article de Caverne des 1001 nuits.

XI.
Je fuis la concupiscence de l’âme pour les idoles
Je vois dans mon coeur l’étendue de la corruption
Qui me rend si lointain des Prophètes et des Saints
Je fuis par l’Amour pour l’Echanson et son Vin


XII.
Quand je fuyais l’avant, l’avant imprégnait mes actes
Il est là, toujours derrière moi, comme un compagnon
Je lui fais face pour voyager dans ma patrie
Pour faire le jour en moi pour Me courber devant Toi


XIII.
Je m’incruste dans les plis du temps
Ne voulant rien ne pensant rien
Je vogue dans l’adoration de l’Echanson
Dans la contemplation de Sa lumière


XIV.
J’étais esclave du temps
Le temps n’existe pas hormis dans ma raison
Demain ma poussière se joindra à celle des rois
Mon argile servira à d’autres fins


XV.
Je craignais la mort et voulais laisser ici bas
Des traces matérielles de mes obsessions matérielles
Derviche, je suis leur voie et non leur voie
Ouvre mes yeux et mon coeur en m’enivrant


XVI.
O ciel changeant sous les flots du vent
Tu emporteras tout dans des nuages de poussière
Indifférent aux hommes, esclaves de leurs mirages,
Que tu vois se succéder, moulés dans l’éternelle argile


XVII.
Les vautours cyniques jalousent et envient
Leur raison aime les grandes leçons de choses
Je m’enivre en restant à distance
L’Echanson les a déjà assez fortement condamnés


XVIII.
Leur monde est différent du mien
Qu’Il pardonne leurs erreurs
Comme je me pardonne à moi-même
Pour être plus près d’Allah


XIX.
Sous le soleil le plus puissant ou la pluie la plus forte
Dans la nuit la plus noire ou dans le jour le plus éclatant
Le Bien-Aimé est toujours à mes côtés
Substance de moi-même et de mes liens au monde


XX.
Hier j’ai bu ma première coupe
J’en fus bouleversé
Demain, le vent emportera ma poussière
Que puis-je faire sinon boire encore ?


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