Le vieil aveugle, par Ibrahims Kone

Un article de Caverne des 1001 nuits.

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:Un vieil aveugle, assis dans la lumière de son souvenir obscur médite ; :Un vieil aveugle, assis dans la lumière de son souvenir obscur médite ;
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:Depuis combien de temps est-il venu dans cette vie maudite ? :Depuis combien de temps est-il venu dans cette vie maudite ?
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:Les pleurs, les cris, les lamentations, autant de douleurs qui rappellent son enfance. :Les pleurs, les cris, les lamentations, autant de douleurs qui rappellent son enfance.
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:Sa plus grande joie était celle où maman en mourant, lui témoigna sa confiance ; :Sa plus grande joie était celle où maman en mourant, lui témoigna sa confiance ;
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:Son père tout aussi aveugle, de dépit s’était confié au bras de la douce mort. :Son père tout aussi aveugle, de dépit s’était confié au bras de la douce mort.
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:Celle-ci, mère universelle, lui donna asile en une demeure où il n’y a aucun tort. :Celle-ci, mère universelle, lui donna asile en une demeure où il n’y a aucun tort.
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:Un soupire monte de ses entrailles lui arrachant une affreuse grimace ; :Un soupire monte de ses entrailles lui arrachant une affreuse grimace ;
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:Il venait d’évoquer la seule chose qui pour lui était plus consolation que menace. :Il venait d’évoquer la seule chose qui pour lui était plus consolation que menace.
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:La mort, le sort de tout ce qui vit, le tort de tout ce qui meurt. :La mort, le sort de tout ce qui vit, le tort de tout ce qui meurt.
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:Quand viendra–t-elle assouvir sa soif dans la source de sa vie ? :Quand viendra–t-elle assouvir sa soif dans la source de sa vie ?
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:Ce jour sera de mémoire d’aveugle celui ou il connaîtra le bonheur ; :Ce jour sera de mémoire d’aveugle celui ou il connaîtra le bonheur ;
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:Le bonheur a-t-il dit ? certes non ! c’est d’oubli dont il a envie. :Le bonheur a-t-il dit ? certes non ! c’est d’oubli dont il a envie.
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:Les rides que le temps et la douleur lui avaient laissées, :Les rides que le temps et la douleur lui avaient laissées,
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:Servaient de tranchés pour les poux tombant de sa chevelure délaissée :Servaient de tranchés pour les poux tombant de sa chevelure délaissée
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:Regardant dans le vide, il appelle son vieux chien qui se met à courir. :Regardant dans le vide, il appelle son vieux chien qui se met à courir.
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:« Viens Fidèle » dit-il « rentrons à la maison il est temps de mourir » :« Viens Fidèle » dit-il « rentrons à la maison il est temps de mourir »
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Version actuelle


Un vieil aveugle, assis dans la lumière de son souvenir obscur médite ;
Depuis combien de temps est-il venu dans cette vie maudite ?
Les pleurs, les cris, les lamentations, autant de douleurs qui rappellent son enfance.
Sa plus grande joie était celle où maman en mourant, lui témoigna sa confiance ;


Son père tout aussi aveugle, de dépit s’était confié au bras de la douce mort.
Celle-ci, mère universelle, lui donna asile en une demeure où il n’y a aucun tort.
Un soupire monte de ses entrailles lui arrachant une affreuse grimace ;
Il venait d’évoquer la seule chose qui pour lui était plus consolation que menace.


La mort, le sort de tout ce qui vit, le tort de tout ce qui meurt.
Quand viendra–t-elle assouvir sa soif dans la source de sa vie ?
Ce jour sera de mémoire d’aveugle celui ou il connaîtra le bonheur ;
Le bonheur a-t-il dit ? certes non ! c’est d’oubli dont il a envie.


Les rides que le temps et la douleur lui avaient laissées,
Servaient de tranchés pour les poux tombant de sa chevelure délaissée
Regardant dans le vide, il appelle son vieux chien qui se met à courir.
« Viens Fidèle » dit-il « rentrons à la maison il est temps de mourir »


Ibrahims


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