Aphorismes IV

Un article de Caverne des 1001 nuits.

Version du 1 mai 2009 à 15:02 par 1001nuits (Discuter | Contributions)
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Il n’est jamais trop tard pour changer.


La beauté naît de l’instabilité.


Le rythme effrené de la vie moderne peut être un mensonge collectif ou simplement un illusion.


Se sentir pressé par le temps résulte soit d’une ignorance totale de sa substance, soit d’une conscience exacerbée de l’unicité du moment.


La vérité du phénomène unique, lorsqu’elle nous apparaît, nous montre le fossé qui sépare le concept de la réalité de la chose.


La beauté surgit dans les interstices de réalité brute qui peuplent les bordures des concepts.


Un concept ne peut pas être beau.


Un philosophe doit cacher sa vraie nature pour mener une existence normale. Même à ses proches.


La haine est un refuge sécurisant. Mais on ne hait jamais que notre représentation de l’autre, soit une partie de nous-mêmes.


Le passif entre les êtres doit être mesuré. S’il est trop grand, les liens s’annihilent ; s’il est trop faible, le manque d’aliénation disloque.


La moquerie est navrante lorsqu’elle est utilisée pour parer des mots que l’on ne comprend pas.


Le philosophe doit vivre dans et en dehors du monde. C’est pourquoi sa vie terrestre est une organisation secrète emplie de déchirants compromis.


On ne résiste pas à l’appel de la forêt.


Les racines de l’homme seront toujours la terre.


Le silence devient le plus cher bien au monde.


Voir les gens changer de manière spectaculaire est déstabilisant. Nous réalisons, en effet, que l’image que l’on avait d’eux était fausse. On est alors en droit de s’interroger sur l’image que l’on a de nous-mêmes.


Nous cherchons tous, toujours, des rencontres fructueuses.


Les trésors du monde sont devant notre porte. Ils sont aussi dans nos esprits.


A trop fouiller en soi, on ne trouve que le dégoût.


Chaque individu d’un microcosme joue un rôle, qui peut être pouvoir. Si ce pouvoir n’est pas assumé, le microcosme est en danger.


Les périodes de stabilité des artistes sont les plus monotones. Car, tout au long de ces périodes, l’artiste rabache son oeuvre jusqu’à ce que le dégoût lui dicte une autre voie. Pour le public, en revanche, ces périodes de stabilité caractérisent un style, alors qu’elles sont, du point de vue de la création, les moins fertiles.


Le style d’un artiste, c’est son métier, saupoudré d’une poudre créatrice dispensée avec économie.


Quand un artiste gère trop ses idées, il devient metteur en scène d’une caricature qui le représente.


La spontanéité dans l’art, si elle flirte souvent avec la naïveté, est une qualité trop rare.


Il y a en toutes choses deux points de vue complémentaires : l’un statique décrit la structure tandis que l’autre dynamique décrit les modalités de passage d’un état à un autre. Ces deux axes sont indissociables. C’est pourquoi la plupart des erreurs d’analyse sont dues à un oubli d’une des deux composantes.


La variation est source de plaisir. Néanmoins, elle ne fait jouir que par assimilations successives.


La perspective selon laquelle chaque seconde qui passe est une succession infinie de phénomènes non reproductibles est vertigineuse. C’est cette même perspective qui fait de l’homme un être fasciné par la mer, le feu ou le vent dans les arbres. Malgré les mots, les concepts seront toujours trop petits pour représenter cela.


Lorsque l’homme perçoit la dynamique du monde, il évalue l’écart entre ses concepts et les phénomènes mouvants. Si l’écart est stable, le concept s’adapte ; si l’écart est imprévisible, le fossé infranchissable entre le concept et les phénomènes surgit.



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