Les fleurs de la nuit, par Anatole Swadock
Un article de Caverne des 1001 nuits.
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- Les fleurs de la nuit blessent
- Mes mâchoires brisées d'avoir trop gémi
- Dans les frasques musettes
- Des catins de minuit
- Qui me nomment imbécile
- En me pinçant les fesses
- J'ai glissé tant de fois dans les huiles galactiques
- Mangé tant de mots aux goulots dégueulant
- Que mes cils ont fondu sous le vent des déments
- Quand les monstres de lune décimaient les cyniques
- Ah voilà bien les sales bergers des obscurs
- Les mêmes qui pendant cent ans m'ont fait râcler leurs murs
- Je chante à présent pour leur bonheur stérile
- Tandis qu'ils vitrifient les âmes des asiles
- Je me tourne et le monde est vide
- Un vaste champ de morts où nous pataugeons
- Posant dans le décors nos victorieux durions
- Pour oublier le reflet de nos rides
- Dieu Tu connais ces jeux de masques obscènes
- Toi qui depuis toujours fait tourner la machine
- Tes ombres se parlent dans une vaine pantomime
- Le ridicule du temps m'enrobe et louvoie
- Créant de ci de là quelques cristaux de peine
- Le passé resurgit sous formes de fontaines
- Mes écailles ont depuis perdu leur dégaine
- C'est la croute qui tombe de ma peau que tu vois
- L'organe du poète est passé et bien las
- Et pourtant je repars vers les champs de daubes des lignons
- Porteurs de ridules chez les grands champignons
- J'ai marché si longtemps sans toucher mon organe
- Que je suis aujourd'hui le papi des insanes
- Foin des bocks et des matelines
- Foin des murs et des personnes en ruine
- Je chante mon retour dans l'espace des ordures
- Moi le ciseleur borgne des épées d'Isildur
- Je me confie aux lacs et aux feux et aux vents
- Pour tourmenter encore mes mornes océans
- Et hurler du haut des minarets de l'Ouest
- La complainte rieuse des âmes qui restent
- C'est la vie c'est la mort c'est Maya qui m'obsède
- Qui m'enchante de son stupre pour que je me fonde
- Dans la glu des masques de l'Immonde
- Pour qu'enfin dans ses bras elle me leste
- Mais je vomis la belle succube aux crochets verts
- Ici point de dogmes et d'idéaux
- Je rugis un tonnerre fait de gros glaviots
- De glatrons étronesques que je dégueule à terre
- Et les ridules s'enfuient
- De la belle nuit jouisseuse
- Alors que je pars pour Bételgeuse
- Bien au chaud dans ma boîte de Pétri
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